Le diabète de type 1 est une maladie auto-imune.

Des globules blancs, appelés lymphocytes T font partie du système immunitaire.

Le système immunitaire sert à nous défendre contre les infections.

  • Ces lymphocytes T détruisent les cellules bêta du pancréas qui sécrètent l’insuline.

C’est donc une destruction par un mécanisme d’auto-immunité.

Le corps réagit avec son système de défense contre une partie de lui-même.

Cette destruction peut toucher d’autres organes que le pancréas.

Chez les enfants qui ont un diabète de type 1, et dans leur famille, on retrouve plus fréquemment que dans l’ensemble de la population d’autres maladies auto-immunes.

 Ces autres maladies auto-immunes ne sont pas dues au diabète, mais y sont associées en raison d’une prédisposition génétique commune.

→ Elles ne sont pas liées à un mauvais équilibre glycémique.


La prédisposition génétique dépend du Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH), qui est notre carte d’identité biologique.

Ce système CMH est encore appelé système HLA (Human Leukocyte Antigène). C’est un groupe de molécules qui constitue l’identité biologique. Ces molécules servent au système immunitaire pour déterminer si une cellule appartient à l’organisme ou non.

Certains marqueurs appelés haplotypes (HLA DR3, DR4, DQ2, DQ8) augmentent la probabilité de déclenchement des réactions immunitaires inadaptées. Celles-ci peuvent ensuite provoquer un dysfonctionnement progressif de l’organe atteint.

 

Les maladies les plus fréquentes concernent :

La thyroïde->ThyroïditeDéfaut de fonctionnement de la glande thyroïde
L’intestin->Intolérance au gluten

->Maladie coeliaque

Défaut d’absorption
intestinale lié à une intolérance au
gluten

Plus rarement, ces maladies concernent :

La peau->VitiligoDépigmentation de la peau en plaques blanches
Les cheveux->AlopécieChute des cheveux et autres poils
Les surrénales->Insuffisance surrénaleDéfaut de fonctionnement de la
glande surrénale
L’estomac->Anémie de BiermerAnémie par carence en vitamine B12, secondaire à un défaut d’absorption
DIABETE ET THYROÏDE

La thyroïde

La thyroïde est une glande située au bas de la face antérieure du cou.

> Elle fabrique les hormones thyroïdiennes : la thyroxine (ou T4L) la 3 iodo-thyronine ou (T3L).

> Ces hormones agissent en de nombreux endroits de l’organisme, ce qui leur donne plusieurs rôles :

  • Maintenir la température du corps.
  • Contrôler la façon dont l’organisme dépense l’énergie.
  • Agir sur les muscles et sur le coeur
  • Agir sur la croissance (taille)

> Une autre glande, l’hypophyse, située à la base du cerveau, sécrète l’hormone stimulante de la thyroïde, la TSH (Thyroïd Stimulating Hormone), qui stimule la production des hormones thyroïdiennes.

> Quand les hormones thyroïdiennes sont produites en quantité suffisante, elles freinent à leur tour la sécrétion de TSH. Ainsi, il existe un équilibre permanent entre la TSH et les hormones thyroïdiennes.

 

La TSH stimule la production des hormones thyroïdiennes. Les hormones thyroïdiennes freinent la sécrétion de TSH

HYPERTHYROIDIEHYPOTHYROIDIE
Si la glande thyroïde produit trop d’hormones thyroïdiennes, la concentration d’hormones dans le sang est trop élevée

Si la glande ne fabrique pas assez d’hormones thyroïdiennes, la concentration d’hormones dans le sang est trop basse

La concentration de TSH dans le sang diminueLa concentration de TSH dans le sang augmente.

 

 

La thyroïdite auto-immune

> Des anticorps anti-thyroïde (anticorps anti-thyropéroxydase, anticorps anti-thyroglobuline), témoins de la thyroïdite auto-immune, sont présents chez 20 à 40 % des jeunes avec un diabète de type 1. Ils sont beaucoup plus fréquents chez les filles que chez les garçons.

> La fréquence (ou le risque de voir apparaître une thyroïdite) augmente avec l’âge notamment à partir de la puberté.

> Ces anticorps sont dosés sur une prise de sang lors du bilan effectué au moment du diagnostic puis chaque année lors du bilan complet de surveillance.

1er cas : Anticorps présents, thyroïde normale

 

Le plus souvent, alors que les anticorps anti-thyroïde sont présents, la thyroïde continue à fonctionner normalement :
◊ l’examen clinique est normal,
◊ les hormones thyroïdiennes et la TSH sont à des taux normaux,

 

Il n’y a pas besoin de traitement, une surveillance est nécessaire, au moins une fois par an.

 

2nd cas : Anticorps présents et Hypothyroïdie : Insuffisance de fonctionnement de la glande

 

L’hypothyroïdie est retrouvée chez 3 à 8% des enfants ou adolescents avec un diabète de type 1.

 

Le plus souvent, l’hypothyroïdie est diagnostiquée par le dépistage systématique :
◊ anticorps anti-thyroïde présents : anticorps anti-thyroperoxydase et éventuellement anti-thyroglobuline,
◊ taux élevé de TSH,
◊ hormones thyroïdiennes (T4L, T3L) de taux normal ou bas.

 

Parfois, certains signes d’hypothyroïdie peuvent être présents :
◊ fatigue, prise de poids, ralentissement de la croissance, frilosité, constipation, sommeil excessif, chute des cheveux,
◊ discret ralentissement du rythme cardiaque,
◊ on peut repérer à l’examen clinique un goitre : augmentation du volume de la thyroïde qui peut être visible ou palpable à la face antérieure du cou.

 

L’équilibre glycémique n’est pas affecté.

 

Quel traitement de l’hypothyroïdie ?

-Les hormones thyroïdiennes (Lévothyrox® en comprimés) sont données une fois par jour, le matin avant la prise du petit déjeuner.

 

> Avec ce traitement :
◊ les taux sanguins d’hormones thyroïdiennes et la TSH sont normalisés en 6 semaines environ,
◊ des contrôles réguliers, tous les 3 à 6 mois, sont nécessaires pour adapter la dose du traitement,
◊ le traitement est simple, mais contraignant, car souvent nécessaire à vie.

 

3ème cas : Hyperthyroïdie (Maladie de Basedow) : excès de fonctionnement de la glande thyroïde

 

La production en excès d’hormones par la glande thyroïde est beaucoup plus rare.

 

Elle peut se manifester par les signes suivants :
◊ Agitation, insomnie, accélération du rythme du coeur, sueurs, impression d’avoir chaud, perte de poids.

◊ Signes oculaires (exophtalmie).
◊ Il s’y associe le plus souvent un goitre.

 

Sur la prise de sang, on retrouvera alors :
◊ Hormones thyroïdiennes à des taux élevés et TSH basse.
◊ Anticorps anti-récepteurs de la TSH présents.

 

Quel traitement ?

◊ L’hyperthyroïdie est traitée avec des antithyroïdiens de synthèse, donnés sous forme de comprimés, 1 à 3 fois par jour. Ils freinent le fonctionnement de la thyroïde et normalisent les hormones thyroïdiennes en quelques semaines.

◊ Des contrôles réguliers sont nécessaires, tous les mois puis tous les trois mois.

◊ Ce traitement est en général donné pendant plusieurs années.

◊ L’équilibre glycémique peut être transitoirement perturbé.

 

 

DIABETE ET MALADIE COELIAQUE / INTOLERANCE AU GLUTEN

La maladie celiaque

La maladie coeliaque est due à une intolérance au gluten.

> Le gluten est un ensemble de protéines que l’on retrouve dans les grains de certaines céréales. La maladie coeliaque est due à une intolérance à l’une ou plusieurs des fractions des protéines du gluten (les gliadines ou apparentées) contenues dans le blé (ainsi que le kamut et l’épeautre), le seigle, l’orge et le triticale.

> Les personnes ayant une intolérance au gluten ne doivent pas consommer les aliments qui en contiennent.

> Le riz, le soja, le maïs, la pomme de terre et le sarrasin ne contiennent pas de gliadine, et ne provoquent pas d’intolérance au gluten.

> Depuis quelques années, l’implication du gluten dans l’avoine est remise en question. L’avoine n’est plus dans la liste des aliments à supprimer.

> En présence de gluten, la réaction immunitaire entraine une destruction des villosités de l’intestin grêle (atrophie villositaire), ce qui diminue de façon importante l’absorption des aliments.

La fréquence de la maladie coeliaque est de 5 à 10% environ chez les enfants et les adolescents avec un diabète de type 1.

C’est 10 fois plus fréquent que dans la population générale.

 

Le rôle de l’intestin grêle

> La fonction de l’intestin est de digérer puis absorber les aliments, pour les faire passer dans la circulation sanguine qui les distribue à l’organisme.

> La paroi interne de l’intestin – la muqueuse – forme des replis, les villosités, qui offrent une plus grande surface afin d’optimiser l’absorption.

 

Comment diagnostiquer la maladie coeliaque

> Chez l’enfant et l’adolescent ayant un diabète, l’intolérance au gluten est souvent diagnostiquée par un dépistage systématique lors du bilan initial ou du bilan annuel, en l’absence de tout symptôme (on parle dans ce cas, de maladie silencieuse).

> La maladie est coeliaque est recherchée en présence de certains symptômes : on parle alors de maladie coeliaque active :

  • diarrhée, ballonnement abdominal, perte d’appétit, vomissement,
  • ralentissement de la croissance,
  • retard pubertaire ou absence de développement de la puberté,
  • anémie (malabsorption du fer)parfois, hypoglycémies inexpliquées.

 

> Le diagnostic repose sur :

  • le dosage des anticorps anti-transglutaminases (IgA ou Immunoglobiline A) à un taux supérieur ou égal à 10 fois la normale et des anticorps anti endomysium positifs associés à un groupage HLA DQ2 et/ou DQ8 positif. Dans ce cas-là, la biopsie intestinale n’est pas utile,
  • il est important de s’assurer de l’absence de déficit en IgA, lors du 1er bilan. En cas de déficit en IgA, le dosage des IgG (immunoglobuline G) anti-transglutaminase sera demandé
  • en l’absence de marqueurs HLA DQ2 et/ou DQ8, ou en présence d’anticorps à un taux moins élevé, la biopsie intestinale peut être indiquée pour rechercher s’il y a ou non une atrophie villositaire. En cas d’atrophie villositaire, le traitement peut être mis en place.

 

Comment traiter la maladie coeliaque

Le traitement de la maladie coeliaque est un régime alimentaire excluant le gluten. Il s’agit d’exclure tous les aliments contenant du blé (froment, épeautre, kamut), du seigle et de l’orge.

  • Les produits alimentaires du commerce peuvent contenir du gluten sous forme directe (farine, chapelure) ou indirecte par contamination.Les produits industriels ayant dans leur composition, les ingrédients suivants : amidon de blé, extrait de malt d’orge et certains additifs de E1404 à E1452, peuvent contenir du gluten et doivent aussi être exclus.
  • L’étiquetage indiquant « traces de » ou « pouvant contenir » du gluten, nécessite d’éviter
    la consommation de ces produits.
  • Le riz, le soja, le maïs, la pomme de terre et le sarrasin peuvent être consommés. La farine de riz, de sarrasin, de soja, de châtaigne, la maïzena, ou la fécule de pomme de terre peuvent être utilisées pour remplacer la farine de blé dans la fabrication du pain, des gâteaux et d’autres préparations culinaires.
  • Beaucoup de produits sans gluten (pain, biscuits, céréales, pâtes, semoule, farine) sont disponibles aussi bien dans le commerce que sur les sites web spécialisés. Ils sont reconnaissables par la présence d’un logo représentant un épi de blé barré.

> Il faut également vérifier la composition des médicaments, surtout les comprimés enrobés.

> En collectivité (camps de vacances, cantines, restaurants), le régime strict (éviction de tout aliment contenant du gluten et les conditions techniques de cuisine) nécessite une anticipation et peut être difficile à réaliser. Le PAI (Projet d’Accueil Individualisé) doit mentionner le régime sans gluten lors des repas à la cantine.

> Une extension de la prise en charge en Maladie de Longue Durée permet le remboursement partiel des produits sans gluten.

> L’association française des intolérants au gluten (AFDIAG) tient à jour la liste des aliments industriels autorisés (www.afdiag.com).

 

Quels sont les risques ?

> Le régime sans gluten n’est efficace que s’il est strictement suivi les anticorps spécifiques se normalisent en 1 à 2 ans.

> En cas de régime non fait ou mal suivi il y a un risque de lymphome digestif à l’âge adulte et il y a un risque de carence en vitamines.

> En raison de la malabsorption il y a un risque de fragilité osseuse, il est recommandé :
– de prendre régulièrement tous les 3 mois une supplémentation en vitamine D,
– de réaliser tous les 12 à 18 mois une ostéodensitométrie à partir de l’adolescence ou en cas de régime non suivi.

> L’enfant ou l’adolescent ayant un diabète et une maladie coeliaque doit être suivi régulièrement par :
-un pédiatre gastro-entérologue si possible et une diététicienne ayant l’expérience de l’enfant et de l’intolérance au gluten,
-et le pédiatre diabétologue.

 

La mise au régime sans gluten a pour conséquence une meilleure absorption des aliments

du fait de la guérison de la muqueuse intestinale,

ce qui peut nécessiter un ajustement des doses d’insuline.