Chantier participatif à Gouville – épisode 4 !

Mardi 1er mars 2016, direction Gouville sur Mer. Le chantier participatif organisé par l’AJD pour la création d’un jardin naturel (potager, aromates et fleurs) est maintenant lancé, au Manoir Saint-Marcouf de Gouville, dans la Manche. Ce centre qui appartient depuis de très nombreuses années à l’AJD a vu passer tant d’enfants qui ont un diabète (et leurs parents aussi !). Sur ce vaste terrain qui a connu un nombre incalculable de grands jeux, de fou-rires, de siestes dans l’herbe sous le soleil, de glycémies lors de la mi-temps du match de foot… sur ce terrain disais-je, est en train de « pousser » un jardin. Et pas n’importe lequel, il s’agit du « Jardin des Bourdons », un lieu imaginé et organisé par Marie, animatrice et directrice régulière des séjours AJD. A ses côtés, Romain qui est le permanent de la structure, et six bénévoles (bientôt plus encore).
Ce jardin encore en bourgeons accueillera, pour le plaisir des yeux, des nez, des estomacs et des oreilles (le doux son du bourdon qui butine de fleur en fleur…) tout un tas de belles et bonnes choses : légumes, fruits, baies, plantes aromatiques…
C’est un savant mélange qu’un jardin naturel, et j’espère que vous aurez l’occasion de venir vous y promener, d’y poser un genou pour ramasser ou planter un de ces trésors de saveurs. Mais pour l’heure, il faut sortir les grelinettes, retrousser les manches, décharger la paille d’orge, creuser les trous qui accueilleront les arbustes, tailler les arbres qui le nécessitent. Et le tout, sous un temps bien normand !
Oui, nous sommes en hiver, et en Normandie. Quelle folie me direz-vous… et en effet, la météo normande nous a réservé un joli cocktail dont elle a le secret : pluie, vent (très fort), orage, grêle, accalmie, vent, averse et puis, parfois… un rayon de soleil qui vient déchirer les nuages, sécher nos vêtements et détendre les muscles de nos visages jusque-là malmenés. Il y a quelque chose de beau en Normandie, en hiver…#episode1

Samedi 5 mars : La première phase du chantier collectif se termine. Au final, une énergie jusqu’à la dernière minute qui a suffit à faire peur aux nuages de pluie !
Fourbus mais heureux d’avoir pu biner, planter, tailler, élaguer, nettoyer, semer, découper, visser, monter, etc. Le résultat, c’est qu’on aurait presque envie de rester y vivre dans ce manoir… Tout ce qui était prévu a été fait, et même un peu plus. Preuve de l’efficacité des bénévoles investis, mais aussi de Marie, Romain et Jean-Michel de l’AJD. Nous n’oublions pas Léontine qui est restée bloquée par la neige et que nous attendions.
Un très grand merci à tous pour cette énergie, et un merci particulier pour tous les salariés de l’AJD qui, depuis le siège à Paris, travaillent chaque jour à ce que ce type de projets voient le jour. Ils sont les fourmis indispensables pour que les enfants qui ont un diabète puissent profiter de séjours médico-éducatifs enrichissants et épanouissants, dans un environnement agréable et bénéfique (jardin bio, beau et libre !). #episode2

Mercredi 16 mars : Le remue-ménage du chantier s’est apaisé, les troupes se sont dispersées… et pendant une semaine, les petites graines en godets ont été laissées aux bons soins de Romain. Quelle joie de les retrouver et de voir que ça s’active… Le cresson n’a peur de rien, il germe, en terre comme dans les pots. Persil, tomates, salades et pois se déploient à une vitesse étonnante. Les poireaux sortent pliés, comme pour multiplier leur force, et puis d’un coup, ils s’élancent ! C’est un monde de détail, un suspense de chaque jour… Du côté des découvertes : le sol est plein de larves de hannetons. Au début on se dit : chouette, c’est mignon ! On pensait même : tiens, des bourdons ! Mais non… Les hannetons, à l’état de larve, logent dans la terre pendant 3 ans, et se nourrissent de racines. Il paraît qu’ils aiment beaucoup plusieurs plantes du jardin. Bon, on ne s’affole pas, on réfléchit. Après tout, ils étaient là avant. Il faut prévoir d’observer, multiplier les plants, ne les mettre en terre que quand leur racines sont bien développées… Et si on les rencontre, on les déplace gentiment, loin du jardin. Peut-être feront-ils le bonheur des merles ou des étourneaux?
En attendant, le temps a décidé de nous faire des faveurs : beau soleil pour travailler dehors, planter les fleurs, préparer de nouvelles planches de culture, continuer le paillage, planter les oignons et échalotes… et mijoter de nouvelles idées avant les séjours! #episode3

Mercredi 11 mai :Voilà trois mois que le jardin de Gouville a démarré, depuis le premier chantier de bénévoles début mars. C’est le moment d’en donner quelques nouvelles !

Après la tempête du 28 mars, il a fallu un peu de temps pour se remettre des dégâts sur la serre : beaucoup de semis ont été perdus, d’autres n’avaient plus leur abri de chaleur… Des pièces ont été pliées ou cassées et la toile endommagée. Heureusement, l’assurance a couvert une partie suffisante pour racheter ce qu’il fallait et la remonter à la fin des séjours de Pâques, à un autre endroit protégé du vent.

Entre deux, il a fallu réorganiser l’espace, semer à nouveau et avancer sur le potager-labyrinthe (la partie en rond autour d’une souche). Beaucoup d’enfants des séjours de Pâques ont pris soin de ce jardin : nouveaux semis de radis protégés des oiseaux, plantation des derniers oignons, plantation des salades, aménagement de tuiles autour des espaces cultivés, paillage avec des copeaux de bois pour la périphérie… C’étaient de longues rencontres avec les vers de terre, les chenilles, vers blancs, taupins. « Ca chatouille, ça gigote, et  puis à quoi ça sert d’abord, et qu’est-ce que ça fait sur les plantes ?… » Le jardin s’est animé d’une autre vie qui sera celle de tout l’été, celle de la découverte, de l’observation, de la participation appliquée ou rêveuse, et de l’enthousiasme qui est sans doute un excellent engrais pour les plantes !

A la fin des séjours, l’inauguration du 24 avril a aussi permis de présenter le jardin à plusieurs personnes qui ont participé à sa naissance, des personnes qui ont fourni du matériel, des coups de main, des voisins. Avec une équipe de guides très consciencieuse, le jardin a été raconté à qui le souhaitait.

Ensuite, le week-end de l’Ascension a accueilli le « chantier familles » à Gouville. Deux familles de l’AJD sont venues participer aux travaux du jardin, et en trois jours, celui-ci s’est littéralement métamorphosé. Fin du paillage dans le potager-labyrinthe, encadrement de toutes les planches de culture avec les nouvelles tuiles, tout est maintenant prêt pour que les jardiniers ne se concentrent que sur le soin des plantes, les nouveaux semis et les nouvelles plantations ! Une étape très encourageante qui en plus a permis des rencontres chaleureuses sous un soleil radieux. Partager la cuisine, l’après-midi à la plage, les repas sur la terrasse, des jeux, des expériences : ce deuxième chantier de bénévole a été un moment doux, et le jardin en a grandement profité !

Après cette semaine ensoleillée, c’est la pluie qui maintenant prend le relai. Elle arrose, invite à la patience, à laisser faire le sol et les plantes. Après tout, ce n’est pas le jardinier qui fait pousser, il ne fait que créer des conditions qu’il espère les meilleures pour que les plantes poussent. Bientôt il faudra installer les tomates, courges et courgettes, et semer toutes les plantes de mai qui préfèrent la chaleur pour éclore. Les meubles de jardin fabriqués en palettes n’attendent que le beau temps pour aller orner le centre du potager qui accueillera, on l’espère, de longues siestes délassées au milieu des légumes pendant tout l’été ! #episode4

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