Questions sur le diabète

Causes du diabète

Si deux personnes de la même famille ont un diabète de type 1, peut-on parler d’hérédité ou d’une simple coïncidence ?

Le diabète de type 1 est plus fréquent dans une famille dont une personne a un diabète de type 1 que dans la population générale. Ce n’est donc pas une coïncidence, mais correspond à l’existence d’un terrain génétique qui favorise le développement du diabète.

Aucun facteur héréditaire n’existe dans notre famille. D’où vient le diabète ?

Le diabète insulinodépendant de type 1 provient de la destruction progressive des cellules qui sécrètent l’insuline, par notre propre système de défense. Sur un terrain génétique prédisposant (hérité des deux parents), des facteurs d’environnement encore mal connus déclenchent cette destruction. Ainsi, la part héréditaire n’est pas seule responsable et, dans la majorité des cas, on ne retrouve aucun cas de diabète insulinodépendant de type 1 dans la famille.

Mise à part l’hérédité, quels sont les motifs qui peuvent favoriser un diabète de type 1 ?

Il est probable que certains virus, certains facteurs alimentaires ou d’autres facteurs d’environnement interviennent dans le développement du diabète.

Qu’est-ce que vous appelez les évènements déclenchants ?

Certains événements extérieurs (une maladie infectieuse, un stress important …) peuvent accélérer le passage de l’état de diabète latent (hyperglycémie sans signes cliniques) à celui de diabète clinique (soif, besoin d’uriner …). Sans ces événements, le diabète se serait de toutes façons déclaré à très court terme.

Deux semaines avant la découverte du diabète, mon fils a eu un incident à l’école. Peut-il y avoir une relation ?

Un stress physique ou psychologique peut accélérer la révélation du diabète, de quelques semaines, mais il n’est pas responsable de la maladie dont l’origine remonte à plusieurs mois, ou le plus souvent plusieurs années.

Mon diabète s’est déclaré deux semaines après la troisième injection du vaccin de l’Hépatite B. Ce vaccin est-il la cause de mon diabète ?

Non. D’une part, l’origine du diabète remonte à plusieurs mois, ou plusieurs années. D’autre part, il n’existe pas de relation entre le diabète et la vaccination contre l’Hépatite B.

Y a-t-il une relation entre le vaccin hépatite B et la survenue d’un diabète insulino dépendant ?

Les études scientifiques n’ont pas établi de relation entre le diabète et la vaccination contre l’Hépatite B.

Le diabète juvénile peut-il être dû à une surmédicamentation étant petit avec des corticoïdes ?

Non, un traitement par corticoïdes  ne peut pas être la cause du diabète.

L’augmentation du nombre de nouveaux cas de diabète de type 1 est-elle continue ?

Le nombre de cas de diabète de type 1 augmente de 3-4% par an chez les jeunes de moins de 15 ans, et environ deux fois plus rapidement chez les jeunes de moins de 5 ans.

Pourquoi y a-t-il de plus en plus d’enfants diabétiques ?

La fréquence du diabète insulinodépendant de type 1 augmente régulièrement dans la plupart des pays, chez des enfants de plus en plus jeunes, mais on en ignore les causes. On évoque des facteurs d’environnement (toxiques, virus, alimentation …).

Y a-t-il des régions où le diabète est plus fréquent ?

En France, il n’y a pas eu, à ce jour, d’enquête nationale sur la fréquence du diabète de type 1. Une enquête sur trois régions (Normandie, Lorraine, Aquitaine) n’a pas montré de différence.

Un bébé de moins d'1 mois peut-il déjà développer un diabète ?

Le diabète est très rare dans les premiers mois de la vie, mais il peut se révéler dès la naissance (diabète néonatal) et ce n’est pas un diabète de type 1 auto-immun

Le diabète chez l’enfant peut-il se manifester la 1ère fois par une hypoglycémie ?

Le diabète se manifeste toujours par une hyperglycémie. Dans quelques cas exceptionnels, l’hyperglycémie peut être précédée – longtemps avant – d’hypoglycémies.

Risques de diabète

Notre aîné a déclaré son diabète à 11 ans, le second à 21 ans. Est-ce courant qu’il y ait ainsi deux enfants diabétiques dans une même famille ?

Il n’est pas courant que deux enfants aient un diabète de type 1 dans une même famille. Cela arrive avec une fréquence d’environ 5 %.

Quel est le risque de diabète pour les frères et sœurs ?

Le risque de diabète de type 1 chez les frères et sœurs est plus important que dans l’ensemble de la population (environ 5% comparé à environ 0,3%). La recherche des marqueurs génétiques et immunologiques permet de préciser ce risque : il est très faible si les marqueurs génétiques sont différents de ceux de l’enfant qui a un diabète et si les anticorps sont négatifs.

Ayant deux autres enfants, devons-nous les faire tester ? Si oui, que leur prescrira-t-on au cas où ils seraient à risque ?

Il est possible de rechercher les facteurs de risque de diabète (typage HLA, recherche d’anticorps) chez les frères et sœurs d’un enfant qui a un diabète. Ce n’est pas une obligation, mais un choix personnel, sachant que, s’il y a un risque de diabète, on n’a pas actuellement de traitement préventif à proposer. La famille peut être rassurée quand les facteurs de risque sont absents.

Ayant un enfant diabétique, pensez-vous qu’il est nécessaire de faire une recherche à son frère ou à sa sœur, sachant que celle-ci consomme beaucoup de sucre ?

Si la famille le souhaite, il est possible de chercher les facteurs de risque de diabète chez les frères et sœurs d’un enfant qui a un diabète de type 1, mais cela ne dépend pas de la consommation excessive de sucre.

Doit-on dépister le diabète chez les frères et sœurs ?

Le dépistage des facteurs de risque de diabète chez les frères et sœurs n’est pas obligatoire, mais peut être réalisé à la demande de la famille.

Comment dépister le diabète chez les frères et sœurs ?

En faisant une prise de sang veineux pour réaliser les tests de dépistage. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.

En quoi consistent les tests de dépistage chez les frères et sœurs ?

Actuellement, on peut rechercher des marqueurs immunologiques (anticorps dirigés contre le pancréas ou l’insuline), et un terrain génétique prédisposant (groupe tissulaire HLA). Ceci permet d’établir le risque de diabète dans les années à venir.

A partir de quel âge peut-on faire le dépistage ?

Il n’y a pas d’âge pour commencer à dépister les facteurs de risque du diabète.

Faut-il refaire le dépistage après quelques mois ou années ?

Si un premier dépistage a montré la présence d’anticorps, il faut faire une surveillance environ tous les ans. En l’absence d’anticorps, le dépistage peut être répété, tous les 3 ans environ, s’il y a une prédisposition génétique.

Tenez-vous compte de la génétique pour fixer la fréquence du dépistage ?

Oui ! Si un frère ou une sœur a les mêmes groupes HLA que l’enfant qui a un diabète, la recherche des autres facteurs (anticorps et hyperglycémie) sera plus fréquente que si les gènes HLA sont différents.

Si un enfant est prédisposé à développer un diabète auto-immun, dans combien de temps peut-on estimer qu’il sera diabétique ?

Si une personne présente les facteurs génétiques et immunologiques de prédisposition, une montée anormale de la glycémie (au cours d’une Hyperglycémie provoquée orale) ou une baisse de la sécrétion d’insuline (Hyperglycémie provoquée intraveineuse) rend probable la survenue du diabète dans les années à venir.

Est-ce qu’une maman diabétique a systématiquement des enfants diabétiques ?

Non. Le diabète n’est pas une maladie directement transmissible. Si une maman a un diabète de type 1, le risque de diabète pour ses enfants est de 2 à 4 %.

Quel est le risque pour les enfants quand un parent est diabétique ?

Quand un parent a un diabète insulinodépendant de type 1, le risque pour les enfants est plus élevé que dans l’ensemble de la population. Selon les études, il est de 2 à 4 % si la mère a un diabète, de 4 à 8 % si c’est le père, contre environ 0,3 à 0,5 % si les parents n’ont pas de diabète.

Lorsqu’un diabète insulinodépendant est débutant, y a-t-il maintenant un moyen de stimuler le pancréas ?

Au début du diabète insulinodépendant, il n’y a pas actuellement de moyen de stimuler la fonction du pancréas. Les médicaments qui stimulent la sécrétion d’insuline (ex : sulfamides hypoglycémiants utilisés dans le traitement du diabète de type 2) sont contre-indiqués parce qu’ils épuisent les cellules sécrétrices d’insuline et peuvent accélérer leur destruction.

Précisions sur le vaccin contre le diabète.

Des études sont en cours pour évaluer l’effet de l’administration d’un antigène (GAD) sur la destruction des cellules productrices d’insuline, mais il n’y a pas de vaccin contre le diabète.

Une injection d’anticorps peut-elle guérir un diabète insulinodépendant ?

Actuellement, l’injection d’anticorps ne peut pas guérir le diabète de type 1. Des études en cours montrent que l’administration de certains anticorps, au début du diabète, peut retarder la destruction totale des cellules bêta des îlots de Langerhans, productrices d’insuline.

Maladie auto-immune

J’ai 4 enfants. La première a un diabète, la 4ème a une maladie coeliaque. Que faire ?

Le diabète insulinodépendant et la maladie coeliaque (intolérance au gluten) peuvent être associées chez le même enfant ou dans une même famille. Il est possible de rechercher les marqueurs génétiques et immunologiques de ces deux maladies chez tous les enfants de la famille, si les parents le souhaitent.

Y a-t-il un lien entre le vitiligo, dont je suis atteint, et le diabète de mon enfant ?

Le diabète et le vitiligo relèvent d’un mécanisme semblable, dit “auto-immun“, qui se développe à la faveur d’un terrain génétique prédisposant.

Etant diabétique, est-ce que je peux donner mon sang ?

Les maladies auto-immunes, dont le diabète de type 1 fait partie, sont une contre-indication au don du sang. Il n’est donc pas possible de donner son sang quand on a un diabète insulinodépendant (de type 1).

Questions sur le traitement

Injections

Les injections peuvent-elles se faire ailleurs que dans bras, ventre, cuisses et fesses ?

Les bras, le ventre, les cuisses et les fesses sont les zones habituellement recommandées pour les injections. Elles suffisent pour alterner les injections d’un jour à l’autre.

Jusqu'à quel âge, ou quel poids, doit-on pratiquer les piqûres dans le dos qui sont mal acceptées?

Si les injections dans le dos sont mal acceptées, faites les dans les zones habituellement recommandées.

Est-ce que les zones d’injection peuvent avoir une grande influence sur les variations des glycémies ?

Oui, la vitesse de résorption de certaines insulines peut varier selon la zone d’injection, ce qui peut avoir un effet sur les variations de la glycémie. Par ailleurs, l’action de l’insuline est très influencée par l’activité musculaire dans la zone d’injection.

L’enfant peut-il se piquer toujours au même endroit ?

Il est conseillé de varier les points d’injection pour éviter les réactions locales (lipodystrophies), inesthétiques et responsables de variations de l’action de l’insuline.

Quelle est la résistance de la peau pour supporter toutes ces piqûres ?

La peau est un tissu très élastique qui tolère parfaitement des piqûres fréquentes, à long terme, surtout avec les aiguilles et les lancettes actuelles.

A la longue, l’injection d’insuline peut-elle détruire le tissu sous-cutané ou le muscle ?

L’injection d’insuline ne détruit pas le tissu sous-cutané, même à la longue. Si elles sont faites trop souvent au même endroit, les injections d’insuline entraînent un gonflement du tissu sous-cutané (lipohypertrophie), qui est réversible. Dans des cas très rares, une réaction immuno-allergique entraîne un creusement du tissu sous-cutané (lipoatrophie), beaucoup plus lentement réversible.

Est-ce que les lipodystrophies peuvent intervenir sur les résultats des glycémies ?

Faire les injections dans les lipodystrophies accroît les variations de l’action des insulines et peut être facteur de déséquilibre glycémique.

A quel âge peut-on passer au stylo ?

L’utilisation du stylo ne dépend pas de l’âge, mais du schéma de traitement.

Est-ce qu’on peut utiliser le stylo chez un enfant de 4 ans ?

Oui. Il existe des stylos qui délivrent des demi-unités d’insuline et sont adaptés aux petits enfants.

Doit-on pour chaque injection passer au préalable une compresse pour désinfecter la peau ?

Il est recommandé de faire l’injection sur une peau propre. Si la peau est propre, la désinfection avec un antiseptique n’est pas indispensable.

Peut-on faire une injection d’insuline à travers les vêtements ?

L’injection à travers les vêtements est fortement déconseillée.

Faut-il toujours piquer obliquement ou est-ce que cela dépend de l’endroit où on pique ?

Quelle que soit la zone d’injection, il est conseillé de faire un pli. On peut piquer obliquement à la base du pli ou perpendiculairement à son sommet, selon l’épaisseur du tissu sous-cutané.

Faire un pli revient-il au même que de piquer de travers ? (Pour ne pas atteindre le muscle).

Non, cela ne revient pas au même ! Même si l’injection est faite obliquement, il est conseillé de la faire dans un pli pour ne pas atteindre le muscle.

Pourquoi y a-t-il un gonflement visible sous la peau lors de l’injection d’insuline ?

Il peut y avoir un gonflement visible sous la peau après l’injection d’insuline, si l’injection est faite de façon trop superficielle ou si le tissu sous-cutané est mince.

Parfois, il ressort une grosse goutte d’insuline malgré l’attente de 10 secondes après l’injection. Que faire ?

Même avec une technique parfaite, il arrive qu’une goutte d’insuline ressorte du point d’injection. Noter cela dans le carnet de traitement, et vérifier la glycémie dans les heures qui suivent.

Je me suis trompé de dose. Je m’en suis rendu compte après. Fallait-il faire une 2ème injection pour rajouter ce que j’ai oublié ?

Si on est certain d’avoir injecté une dose d’insuline insuffisante, on peut faire immédiatement une injection avec la quantité oubliée. Il ne faut pas le faire si l’on est dans le doute, ou au delà d’une heure, mais contrôler la glycémie (et éventuellement rechercher la cétose) dans les heures qui suivent et corriger les hyperglycémies par des suppléments d’insuline rapide.

Comment aider l’enfant à se piquer … même après le retour des centres de l’AJD à la maison ?

A la fin d’un séjour à l’AJD, la plupart des enfants savent faire les injections. Cependant, jusqu’à un certain âge, il n’y a rien d’anormal à ce que l’enfant ne veuille pas les faire lui-même à la maison. Il ne faut pas le forcer, mais lui faire prendre conscience des avantages qu’il peut y trouver (dormir chez un copain …).

Comment faire accepter la piqûre chez les tout petits ?

Si l’injection est difficile avec un petit enfant, on commence par s’assurer que le matériel est le plus indolore possible (aiguilles très fines), et on peut essayer un système auto-piqueur (InjectEase, Pen Mate) qui cache l’aiguille. D’autres solutions peuvent être proposées : faire l’injection à deux, chaque fois que c’est possible ; détourner l’attention de l’enfant au moment de l’injection ; effectuer la piqûre sur soi-même (sans insuline), devant l’enfant,  dans la zone qu’il redoute. Si nécessaire, on peut se faire aider par une psychologue.

Les injections d’insuline par seringues entraînent chez les enfants en bas âge le ras-le-bol des perforations et l’agressivité dans leurs caractères. A quand d’autres solutions ?

Les solutions permettant d’éviter totalement les injections ne sont pas encore disponibles. Dès à présent, il existe des systèmes permettant de masquer l’aiguille, et des aiguilles de plus en plus courtes et de plus en plus fines, qui rendent l’injection plus acceptable. La pompe permet de diminuer le nombre des piqûres.

Pourquoi ne recherche-t-on pas plus vers les injections sans aiguilles, qui existent déjà ? Est-ce une histoire bassement commerciale ou est-ce vraiment inefficace ?

Les stylos injecteurs d’insuline sans aiguille existent déjà depuis de nombreuses années et ont été essayés chez des enfants ayant un diabète, en France et à l’étranger. Ils sont peu utilisés, pour trois raisons principales : l’injection n’est pas moins douloureuse qu’avec une aiguille, le remplissage du stylo est un peu compliqué, et surtout la durée d’action des insulines est plus courte qu’avec l’injection sous-cutanée habituelle, ce qui peut obliger à augmenter le nombre d’injections.

Nous voudrions savoir à qui nous pouvons remettre les seringues usagées de notre fils.

Il y a actuellement un texte de loi concernant l’élimination des déchets médicaux mais pas de décret d’application. Il n’y a pour l’instant que des solutions locales. Nous vous conseillons de vous renseigner auprès de votre diabétologue, de votre pharmacien, de la mairie.

Insuline

Pour un enfant de 12 ans, quel est le schéma des injections le mieux adapté ? 2 - 3 ou 4 injections par jour ?

Le schéma le mieux adapté est celui qui permet d’obtenir le meilleur équilibre possible, sans que la contrainte des injections soit trop importante. Si un enfant est prêt à faire un traitement avec des injections 3 ou 4 fois par jour, il devrait atteindre cet équilibre plus facilement qu’avec 2 injections.

Faut-il faire 3 injections (par jour) chez une enfant de 6 ans ?

Le nombre d’injections n’est pas uniquement fonction de l’âge de l’enfant, mais avec l’âge il s’avère plus difficile d’obtenir un bon équilibre glycémique avec seulement 2 injections. Pour une enfant de 6 ans, même si l’équilibre glycémique est correct avec 2 injections, il est recommandé de faire un supplément d’insuline d’action rapide (à midi ou avant le goûter) si la glycémie est élevée.

Est-ce que 2 injections d’insuline par jour chez l’enfant suffisent à un bon équilibre ?

Chez l’enfant, il est possible d’avoir un bon équilibre glycémique avec deux injections d’insuline par jour. Augmenter le nombre d’injections peut être nécessaire, selon l’équilibre glycémique, l’âge et les possibilités de l’enfant.

Une seule injection par jour est-elle envisageable dans un proche avenir ?

Non, une seule injection ne permet pas de répondre aux besoins en insuline, qui sont faibles et réguliers entre les repas, plus importants à chaque repas.

Avec NovoRapid et Insulatard, est-il recommandé de couvrir le repas de midi et le goûter ?

Si un schéma à deux injections ne permet pas d’obtenir un bon équilibre glycémique l’après-midi, une injection d’analogue rapide est nécessaire avant le déjeuner et/ou le goûter.

Avec NovoRapid et Lantus, peut-on ne pas couvrir le repas de midi et le goûter ?

Avec la Lantus, une injection d’analogue rapide (Apidra, Humalog, NovoRapid) est nécessaire avant chaque repas, y compris le repas de midi et le goûter.

Combien peut-on avoir d’injections d’insuline par jour, au maximum ?

Dans des cas particuliers (cétose, maladie), on peut être amené à faire des injections 6 fois par jour (à discuter avec votre diabétologue). Habituellement, des injections 2 à 4 fois par jour suffisent.

Doit-on toujours attendre une demi-heure après l’injection d’insuline rapide ?

Le délai d’action de l’insuline rapide (Actrapid, Umuline Rapide) est de 30 minutes, intervalle à respecter entre l’injection et le repas. Ces recommandations ne s’appliquent pas aux analogues rapides de l’insuline (Apidra, Humalog, NovoRapid).

Avantages et inconvénients d’un analogue rapide par rapport à une insuline rapide.

Avantages : pas d’attente entre l’injection d’insuline et le repas ; meilleur contrôle des glycémies après les repas ; durée d’action plus courte n’obligeant pas à prendre une collation à 10 heures, avec certains schémas de traitement ; diminution du nombre d’hypoglycémies, en particulier en fin de matinée et dans la nuit.

Avec une insuline d’action lente, si on agite mal la cartouche, à la longue, cela peut-il modifier l’action de l’insuline ?

Les variations d’action de la NPH sont accrues si le flacon, la cartouche ou le stylo n’est pas retourné 20 fois avant chaque injection pour rendre la suspension bien homogène.

Pourquoi les insulines semilentes sont-elles déconseillées avant l’âge de 4 ans ?

Les insulines d’action intermédiaire (NPH) peuvent être utilisées à tout âge, y compris avant l’âge de 4 ans.

Pourquoi l’insuline lente est-elle aussi variable ?

La nature même de l’insuline lente ne lui permet pas de passer du tissu sous-cutané vers le sang avec la même vitesse d’une injection à l’autre. La technique et le lieu d’injection influencent davantage l’effet des insulines lentes que celui des insulines d’action rapide. Les analogues lents ont un effet moins variable que celui de la NPH.

Quels sont les plus de la Lantus ?

La Lantus est une insuline qui a une durée d’action d’environ 24 heures, et un effet moins variable d’une injection à l’autre que les anciennes insulines lentes. Elle peut être utilisée en une injection par jour, mais nécessite des injections d’analogue rapide avant chaque repas.

Quelles sont les conditions d’utilisation de la Lantus (âge, équilibre glycémique …) ?

La Lantus doit être utilisée en association avec des injections d’analogue rapide (Apidra, Humalog, NovoRapid) avant chaque repas. Son emploi est autorisé pour les enfants de plus de 6 ans.

A quel âge peut-on utiliser la Lantus ?

Actuellement, l’emploi de la Lantus  est autorisé (Autorisation de Mise sur le Marché, AMM) pour les enfants de plus de 6 ans.

La chaleur ou le bain ont-ils des effets sur la vitesse d’action des insulines ?

La chaleur ou le bain ont-ils des effets sur la vitesse d’action des insulines ?

Peut-on décaler l’insuline du matin d’une ou deux heures sans risque de tout déséquilibrer ?

Certains schémas de traitement (insuline basale et analogue rapide avant les repas, ou pompe) permettent de décaler l’insuline du matin d’une ou deux heures sans risque de déséquilibrer la glycémie du réveil et de la matinée.

Comment faire la grasse matinée ?

Certains schémas de traitement permettent plus facilement de faire la grasse matinée : analogue lent (Lantus, Levemir) associé à un analogue rapide (Apidra, NovoRapid, Humalog), ou pompe. Avec les autres schémas, on risque de sérieusement perturber l’équilibre de la glycémie, au réveil, dans la matinée et dans l’ensemble de la journée.

Existe-t-il des cartouches d’insuline pour stylo, avec des mélanges d’analogue rapide et de retard ?

Oui, il existe des mélanges d’analogue rapide et d’insuline intermédiaire, en cartouches pour stylos et en stylos préremplis.

Les insulines prémélangées (mixtes) sont-elles recommandées chez les petits enfants ?

Les insulines prémélangées, composées de mélanges d’insuline rapide et de NPH, ne sont pas recommandées, en dehors de cas particuliers. En effet, on ne peut pas modifier séparément les doses d’insuline rapide et de NPH, ce qui est nécessaire chez le jeune enfant.

Quelles sont les influences de l’insuline sur le corps, autres que de baisser la glycémie ?

L’insuline règle l’utilisation des glucides, des lipides et des protéines dans l’organisme, en particulier l’utilisation du glucose et des graisses par le muscle.

L’insuline donne-t-elle faim ?

L’insuline ou l’hyperglycémie (par manque d’insuline) peuvent donner une sensation de faim.

Pompe à insuline

Qu’est-ce que la pompe à insuline ?

La pompe à insuline est un petit appareil qui délivre de l’insuline (analogue rapide) par l’intermédiaire d’un cathéter mis en place sous la peau (changé tous les 3 jours). Il est donc nécessaire de porter la pompe sur soi en permanence. L’insuline est donnée de façon continue à faible débit (débit de base), et en quantité plus importante au moment des repas (bolus), pour reproduire le mieux possible la façon dont l’insuline est libérée par le pancréas. Il reste toujours nécessaire de faire l’auto-surveillance de la glycémie et d’adapter les doses d’insuline.

Diabétique de 16 ans, 5 piqûres par jour, mon médecin traitant a parlé de la possibilité de me mettre une pompe à insuline portable. Pour pouvoir prendre une bonne décision, je désirerais avoir des renseignements sur les avantages et les inconvénients en rapport avec les pompes à insuline.

Les principaux avantages de la pompe à insuline sont : l’obtention d’un meilleur équilibre en cas de diabète instable; la diminution des hypoglycémies sévères nocturnes, surtout chez le jeune enfant; la diminution de la fréquence des piqûres; une plus grande souplesse dans la répartition et les horaires des repas.

Les inconvénients sont : la nécessité de glycémies plus fréquentes; la surveillance régulière du matériel (pompes et cathéters); le risque d’apparition plus rapide d’une acidocétose; la nécessité de porter la pompe en permanence.

J’aimerais connaître « les plus et les moins » de la pompe à insuline pour un enfant de 2 ans.

Les plus de la pompe à insuline

hypoglycémies moins fréquentes; nombre d’injections diminué (pose d’un cathéter sous-cutané tous les 3 jours); plus grande souplesse horaire (repas, sieste, lever du matin).

Les moins de la pompe

nécessite une structure spécialisée de proximité, une éducation et une disponibilité accrue de la famille, avec une surveillance plus fréquente de la glycémie ; port en permanence du matériel ; risque accru d’acidocétose (obstruction du cathéter).

La pompe est-elle efficace sur les hypoglycémies ?

La pompe à insuline permet effectivement de diminuer le risque d’hypoglycémie, surtout nocturne, par comparaison aux traitements par multi-injections. Elle peut donc être indiquée chez un enfant ayant des hypoglycémies fréquentes avec un traitement par multi-injections.

Quelles sont les indications de la pompe à insuline ?

On peut utiliser la pompe à insuline dans les situations suivantes : diabète difficile à équilibrer malgré un traitement intensifié, hypoglycémies sévères répétées, très jeune enfant, grossesse. Sa mise en place ne peut se faire que dans un centre hospitalier référent, et doit être surveillée par une équipe médicale entraînée.

A quel âge peut-on avoir une pompe à insuline ?

La prescription de la pompe à insuline ne dépend pas seulement de l’âge. Elle tient compte des bénéfices que l’on peut attendre par rapport à un traitement par injections bien conduit, pour un enfant donné.

Pourquoi n’y a t-il pas plus de pompes à insuline ?

Depuis que le traitement par pompe est remboursé par la Sécurité Sociale (novembre 2000), le nombre de pompes a beaucoup augmenté chez l’enfant et l’adolescent, en France : plus d’un jeune sur quatre a une pompe en 2010.

Analyse

Quelle est la fiabilité des lecteurs de glycémie ?

Les lecteurs de glycémie sont fiables, à condition de bien respecter les conditions de prélèvement sanguin, le mode d’emploi et d’entretien de l’appareil, et de connaître les limites d’utilisation de chaque appareil (température, altitude…). Si on doute d’un résultat affiché par le lecteur, faire d’abord une seconde mesure de la glycémie ; un résultat incorrect est le plus souvent dû à une erreur de manipulation. Mais une panne est toujours possible : contrôler ou faire contrôler les mesures avec un autre lecteur ; relire le mode d’emploi, et utiliser le numéro vert que les laboratoires mettent à notre disposition.

Quelle est la précision des lecteurs de glycémie ?

La précision des lecteurs de glycémie est d’environ 10 %. On peut donc trouver un écart entre deux mesures faites à quelques minutes d’intervalle, entre deux lecteurs. Exemple : un écart de 1,8 à 2,2 g/l est tout à fait acceptable. Cette précision est suffisante pour adapter les doses d’insuline.

La glycémie du soir, vers 22 heures, est difficile à faire. Cela la réveille et elle refuse de la faire (assez violemment). Du coup, on ne la fait plus. Quelle importance ?

La glycémie vers 22 heures est indispensable pour évaluer l’action de l’insuline rapide du soir, et pour réduire le risque d’hypoglycémie la nuit. On ne peut donc pas s’en passer complètement. Son horaire peut être rediscuté, selon les habitudes (heures du dîner et du coucher) de l’enfant et des parents.

Est-ce qu’on peut oublier le Dextro au coucher ?

On ne peut pas se passer complètement de la mesure de la glycémie 3-4 heures après l’injection du soir. Si elle n’est pas faite tous les jours, on peut quand même adapter la dose d’insuline d’action rapide du soir, mais on se prive du moyen de réduire le risque d’hypoglycémie la nuit.

Est-on obligé de toujours faire ses analyses d’urine ?

L’analyse d’urine permet de détecter la cétose, en situation d’hyperglycémie. L’analyse d’urine permet aussi d’évaluer une hyperglycémie passée inaperçue entre deux dosages de glycémie, en particulier durant la nuit.

Mon fils, Pierre a bientôt 11 ans. Il est diabétique depuis l'âge de 6 ans et depuis quelques mois il se plaint de douleurs pour les dextros... C'est très nouveau, nous faisons attention de changer de doigt pourtant... Y a-t-il une explication et surtout quelque chose à faire pour atténuer cela ?

D’abord, vérifier que l’auto-piqueur utilisé n’est pas trop ancien. Vérifier le réglage de la profondeur de la piqûre. Utiliser des lancettes plus fines et les changer à chaque fois. Sinon, ne pas oublier que cela peut être pour l’enfant une façon de se plaindre d’avoir un diabète.

A l’avenir, va-t-il y avoir du matériel encore plus perfectionné pour éviter aux enfants de se piquer au bout des doigts.

Dès maintenant, certains lecteurs glycémiques permettent de prélever une goutte de sang sur la base du pouce ou du 5ème doigt, ou sur  l’avant-bras.

Y a-t-il un réel espoir de voir des progrès significatifs dans les appareils de mesure glycémique ?

Les appareils de mesure de la glycémie font des progrès d’année en année. Ils sont de plus en plus rapides et nécessitent de moins en moins de sang. L’existence des appareils de mesure de la glycémie en continu laisse espérer des développements dans un avenir proche.

Existe-t-il un moyen de mesurer la glycémie en permanence pour donner l’alerte en cas d’hypoglycémie ?

Les appareils de mesure de la glycémie en continu disposent de systèmes d’alarme en cas d’hypoglycémie.

Comment aider un adolescent qui ne tient plus son carnet à l’âge de 18 ans ?

Son diabétologue peut lui rappeler que le cahier de surveillance est indispensable pour le suivi du traitement. Il peut lui proposer d’utiliser un carnet électronique à la place du carnet papier.

Doses

Quelles sont les doses d’insuline, sur 24 heures, par rapport au poids/taille des enfants ?

Les besoins en insuline sont variables d’une personne à l’autre : la dose convenable d’insuline est celle qui permet d’obtenir un bon équilibre glycémique. Les doses d’insuline sur 24 heures dépendent de l’ancienneté du diabète (doses plus faibles pendant les premiers mois), de l’âge (les besoins augmentent durant la puberté), de l’activité physique (qui diminue les besoins), des émotions (qui les augmentent) et de l’alimentation.

Quelles sont les doses d’insuline pour Yanisse, dont le poids est de 30 kg, et la taille de 1,33 m ?

Voici le traitement qu’il suit actuellement : 9 unités d’Actrapid et 17 unités de NPH le matin ; 2 unités d’Actrapid et 7 unités de NPH le soir. Peut-on continuer ce même traitement ?

Le traitement peut être poursuivi si l’équilibre glycémique est correct. La bonne dose d’insuline est celle qui permet d’avoir une HbA1c la plus proche possible de l’objectif (7,5 %).

Comment adapte-t-on les doses d'insuline chez un adolescent victime de vomissements répétés, dans le cadre par exemple d'une gastroentérite?

En cas de vomissements, on n’arrête jamais les injections d’insuline. Attention ! des vomissements répétés peuvent être un signe de cétose. En dehors de ce cas, les doses (surtout les rapides) ont certainement besoin d’être diminuées. Contrôler la glycémie capillaire et rechercher la cétose  régulièrement pour adapter les doses d’insuline.

Comment adapter le traitement en cas de vomissements quand le traitement habituel se fait avec un mélange d’insulines au stylo ?

En cas de vomissements, on n’arrête jamais les injections d’insuline. On remplace le mélange tout prêt par de l’insuline rapide et de l’insuline intermédiaire séparées (à la seringue ou au stylo). Il est donc nécessaire d’avoir ces insulines au domicile.

Comment adapter les doses d’insuline pour passer un examen ?

Avant un examen scolaire, les doses d’insuline sont adaptées comme d’habitude. Si l’épreuve est longue, il faut prévoir une collation pour éviter une hypoglycémie, et du sucre pour éventuellement la corriger. Si le stress de l’examen entraîne une hyperglycémie, c’est après l’épreuve qu’elle est corrigée.

Équilibre glycémique

Mon enfant, 7 ans, oscille sans cesse entre l’hyper et l’hypo. Est-ce normal ?

C’est souvent difficile à éviter. Ce qui importe, c’est :

  • que les très fortes hyperglycémies soient de courte durée et peu fréquentes ;
  • que les hypoglycémies soient peu fréquentes et qu’il n’y ait pas d’hypoglycémies graves ;
  • que l’hémoglobine glyquée soit aussi proche que possible de l’objectif (7,5 %).

Quels sont les objectifs glycémiques chez un enfant de 11 ans ?

Quel que soit l’âge, l’objectif est d’avoir le plus grand nombre possible de glycémies entre 0,6 et 1,2 g/l avant les repas, et de dépasser le moins souvent possible 1,8 g/l après les repas.

Même si cela n'est pas fréquent, il nous semble extrêmement difficile d'être TOUJOURS entre 0,80 et 1,20. Sommes-nous à côté de la plaque ?

Il n’est pas possible d’avoir toujours une glycémie normale (entre 0,60 et 1,20 g/l avant les repas). Une HbA1c de 7,5 % correspond à une glycémie moyenne d’environ 1,5 g/l.

Quels sont les critères d’équilibre chez un enfant diabétique de moins de 5 ans ?

Les critères d’équilibre chez un jeune enfant qui a un diabète sont les mêmes que ceux d’un enfant plus âgé : hémoglobine glyquée la plus proche possible de l’objectif (HbA1c < 7,5 %), absence d’hypoglycémies sévères, croissance staturo-pondérale normale. Le risque plus élevé d’hypoglycémies sévères ou nocturnes chez le jeune enfant justifie une prudence particulière.

Faut-il frôler l’hypoglycémie pour que l’HbA1c soit correcte ?

Abaisser l’HbA1c à une valeur proche de la normale expose effectivement à des glycémies plus basses, et donc à « frôler » plus souvent l’hypoglycémie. Néanmoins, il est tout à fait possible d’éviter qu’elles soient trop fréquentes.

Mon petit garçon a deux ans. A partir de quand le diabète va-t-il se stabiliser ?

Le diabète du très jeune enfant est souvent instable, du fait notamment de l’appétit souvent irrégulier des enfants de cet âge, et des grandes variations de son activité physique d’un jour à l’autre. L’équilibre glycémique devrait s’améliorer, mais à un âge qui varie d’un enfant à l’autre.

Est-ce normal qu’il y ait un brusque déséquilibre du diabète au moment de l’adolescence ?

Les modifications hormonales qui accompagnent la poussée de croissance et le développement pubertaire modifient les besoins en insuline de façon progressive, mais elles ne peuvent pas, à elles seules, expliquer un brusque déséquilibre. Il convient de bien analyser les causes de ce déséquilibre : comportement alimentaire, injections et adaptation des doses d’insuline, mode de vie.

Que peut-on faire pour essayer d’équilibrer le diabète d’une adolescente ?

L’adolescence est une période durant laquelle le diabète peut être plus difficile à équilibrer. Dans ce cas, il convient de bien analyser les causes de ce déséquilibre : conduite du traitement, alimentation, activité physique, rythme de vie, équilibre psychologique… L’adolescente peut avoir besoin de consultations plus fréquentes, d’un dialogue renforcé et plus ouvert et, éventuellement, d’une aide psychologique.

Notre fils faisait ses injections dans la cuisse. Nous avons changé de site. Dans le ventre, la rapide passe très vite, et la lente aussi. Conséquence, à partir de 17h environ, la glycémie monte en flèche et est toujours très haute vers 19H00, à plus de 4 g/l. Pouvez-vous nous apporter une aide ?

Il est exact que la résorption de l’insuline dans le ventre est plus rapide que dans les autres zones, mais elle ne peut pas expliquer à elle seule des glycémies aussi élevées. Les autres facteurs d’hyperglycémie doivent être soigneusement évalués.

Quelles sont les influences respectives des doses d’insuline et de la nourriture sur la montée de la glycémie ?

La montée de la glycémie peut être due autant à une insuffisance ou à une mauvaise adaptation des doses d’insuline, qu’à une alimentation inadaptée en quantité, en composition ou en horaires.

Est-ce que les résultats glycémiques varient beaucoup en fonction de la nourriture ?

Oui ! Outre l’insuline, l’alimentation est ce qui fait le plus varier la glycémie.

Pourquoi après le repas du soir, mon diabète augmente ?

Il est normal qu’après un repas la glycémie monte. Si elle est beaucoup trop élevée, c’est parce que la dose d’insuline rapide est insuffisante par rapport à l’importance du dîner.

La glycémie baisse beaucoup entre 22 heures et minuit. Pourquoi ?

La glycémie baisse entre 22 heures et minuit parce que cette période correspond à l’action maximale des insulines du soir alors que la digestion du dîner est terminée. Une baisse trop importante durant cette période peut être due à :

  • une dose trop importante d’insuline d’action rapide avant le dîner,
  • un apport insuffisant en féculents au repas du soir,
  • une activité physique dans l’après-midi ou le soir.

Vers 22 heures, l’analyse glycémique est normale. Pourquoi les hypoglycémies de Yannick se produisent-elles très souvent vers une heure du matin ?

C’est l’action de l’insuline qui explique que la glycémie baisse entre 22 heures et 1 heure du matin. L’hypoglycémie vers une heure du matin peut être due à un excès de l’insuline du soir. Assurez-vous qu’une activité physique intense ou une insuffisance d’apport de glucides au dîner ne sont pas en cause.

Est-ce qu’une hypo la nuit, vers 2–3 heures du matin, est liée à la dose de NPH ou d’Humalog ?

L’Humalog et la NPH ont sans doute toutes les deux un rôle en cas d’hypoglycémie vers 2-3 heures du matin.

Comment se fait-il qu’une glycémie de 1,2 g/l à 4 heures du matin devienne 3 g/l à 8 heures, sans absorption d’aliment d’aucune sorte ?

Deux phénomènes expliquent la montée de la glycémie entre le milieu de la nuit et le réveil :

  • l’augmentation du besoin en insuline en fin de nuit, appelé « phénomène de l’aube » ; on l’explique par l’élévation de certaines hormones hyperglycémiantes dans la nuit ;
  • la baisse progressive de l’activité de l’insuline d’action prolongée du soir.

Pourquoi y a t-il souvent des hyperglycémies le matin au réveil ?

Une hyperglycémie au réveil est due avant tout à l’action inadaptée de la ou des insulines de la nuit : hyperglycémie sur l’ensemble de la nuit due à une dose insuffisante d’insuline d’action rapide le soir ; hyperglycémie en fin de nuit due à une dose insuffisante de l’insuline d’action prolongée injectée la veille au soir ; parfois, hypoglycémie dans la nuit, suivie d’un rebond hyperglycémique. Le « phénomène de l’aube » (augmentation normale du besoin en insuline en fin de nuit) y contribue également.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le phénomène de l’aube ?

Le phénomène de l’aube est une augmentation du besoin en insuline, lié à l’augmentation de certaines hormones hyperglycémiantes et responsable d’une élévation de la glycémie en fin de nuit.

Pourquoi la glycémie au réveil est-elle aussi variable ?

Les causes de variation à rechercher sont : l’heure, la dose, la technique d’injection d’insuline de la veille, la composition du repas du soir et de l’éventuelle collation, l’activité physique de la veille, l’heure du lever, une hypoglycémie passée inaperçue. Une fois ces causes éliminées, il faut savoir qu’à dose égale, l’effet de l’insuline d’action prolongée peut varier d’un jour à l’autre.

Il arrive que Clément soit en hypo à 23h, avec 3U Humalog rapide et 4,5U NPH. Je lui donne du sucre et une tranche de pain fine. Or, il est à 2.45 g/l le matin. Pourquoi ?

L’hyperglycémie au réveil n’est sans doute pas due à une prise excessive de sucre. Un rebond hyperglycémique après l’hypoglycémie est possible.

Qu’est-ce que le rebond hyperglycémique après une hypo ?

L’hypoglycémie entraîne, de la part de l’organisme, une riposte qui fait remonter la glycémie, même sans apport de sucre. La sécrétion de plusieurs hormones (adrénaline, glucagon, cortisol, hormone de croissance) augmente dans les minutes qui suivent l’hypoglycémie et est suivie d’une hyperglycémie.

Comment empêcher l’hyperglycémie après une hypoglycémie, qu’elle soit sévère ou non ?

Pour éviter d’avoir une hyperglycémie excessive, après une hypoglycémie, il faut : ne pas attendre quand on ressent les tous premiers signes de malaise et prendre le sucre immédiatement ; ne pas prendre plus de sucre que recommandé.

Dans les situations d’urgence, qui faut-il appeler ? Les pompiers qui se déplacent mais ne savent pas ? ou l’hôpital qui sait mais ne se déplace pas ?

En cas d’hypoglycémie, faire l’injection de glucagon puis appeler le 15, si nécessaire. En cas d’hyperglycémie avec cétose, demander conseil à l’équipe de diabétologie qui jugera s’il est nécessaire de venir à l’hôpital.

Questions Alimentation

Equilibre glycémique

Quels sont les aliments “ indispensables ” pour un régime diabétique ?

Les aliments indispensables sont les mêmes pour tous les enfants, qu’ils aient un diabète ou pas : les féculents et produits céréaliers, les fruits et légumes, les aliments protéiques (viande, œuf, poisson), les produits laitiers, et l’eau. Les graisses sont à consommer avec modération ; les produits sucrés occasionnellement.

Comment faire pour maîtriser un équilibre alimentaire nécessaire tout en évitant la lassitude chez un enfant de 2 ans qui refuse une alimentation variée ?

Il est habituel qu’un enfant de 2 ans ne mange pas de tout, et il est préférable de ne pas le forcer. L’enfant ne se lasse pas de manger ce qu’il aime, mais il va progressivement s’habituer à de nouvelles saveurs, si on lui propose des aliments nouveaux, plusieurs fois et en variant les modes de préparation.

Comment respecter les exigences alimentaires liées au diabète sans frustrer l'enfant diabétique, ou ses frères et sœurs ?

Les « exigences alimentaires liées au diabète » sont ce qu’on recommande à tous les enfants. Il est difficile d’éviter toute frustration, mais elles peuvent être limitées si les parents et les frères et sœurs suivent ces recommandations.

Lorsque l’enfant diabétique a des frères et sœurs, faut-il mettre tous les enfants au même régime alimentaire ?

L’enfant qui a un diabète a une alimentation variée et équilibrée. Les frères et soeurs et les parents doivent avoir la même alimentation.

Qu’est-ce que l’amidon ?

L’amidon est un glucide complexe, de grande taille, composé de nombreuses molécules de glucose, stocké dans les grains et tubercules (organes de réserve) des végétaux (blé, maïs, riz, pommes de terre …).

Quelle est la part de l’amidon dans la diététique journalière ?

L’amidon (céréales, pommes de terre, légumes secs) doit constituer l’essentiel des glucides de l’alimentation, les autres glucides indispensables venant du lait et des fruits.

Pourquoi les féculents/gâteaux pris l’après-midi n’ont-ils pas le même effet sur la glycémie que ceux pris le matin (collation de 10h) ?

Cela dépend du schéma de traitement par l’insuline. S’il n’y a pas d’injection d’insuline rapide à midi ou au goûter, la prise de féculents/gâteaux est forcément plus hyperglycémiante. Par ailleurs, les besoins en insuline pour un même apport alimentaire peuvent varier selon les moments de la journée.

Est-il important que les enfants ne s’habituent pas au goût sucré ?

Il est important que tous les enfants ne s’habituent pas au goût sucré, car la tendance actuelle est à la consommation excessive de sucreries, à l’origine de déséquilibre alimentaire et d’obésité. On ne peut pas supprimer totalement le goût pour la saveur sucrée, qui est source de plaisir, mais on peut l’harmoniser avec l’apprentissage des autres saveurs, dans le cadre d’une alimentation équilibrée.

Je suis diabétique depuis un an et je n’arrête pas de grossir. Je ne sais pas quoi faire.

Si le traitement par l’insuline est bien adapté, il ne fait pas grossir. Si la prise de poids est excessive, l’alimentation doit être réadaptée avec la diététicienne. S’assurer qu’il n’y a pas des hypoglycémies fréquentes avec une correction glucidique excessive.

Depuis son traitement, mon fils, 9 ans 1/2, est devenu un gros mangeur et malgré cela se plaint souvent d’avoir faim. Est-ce une réaction liée à la prise d’insuline ?

Non ! Ce n’est pas le traitement par l’insuline qui peut expliquer l’augmentation de l’appétit de votre enfant.

Pourquoi un enfant diabétique se plaint-il tout le temps d’avoir faim (même en dehors des hypos) ?

Ce n’est pas le cas de tous les enfants qui ont un diabète. Si l’enfant qui a un diabète a faim en permanence, il faut s’assurer que la ration alimentaire est suffisante. Sinon :

  • l’hyperglycémie prolongée peut donner faim ;
  • cela peut être d’ordre psychologique.

Le repas

Peut-on donner des desserts sucrés à la fin d’un repas ?

Chez un enfant qui n’a pas de diabète, on recommande de ne pas donner des desserts sucrés de façon habituelle. Chez un enfant qui a un diabète, la prise d’un dessert sucré doit également être occasionnelle. Pour que l’équilibre en glucides du repas soit respecté, le dessert sucré remplace le fruit et/ou une certaine quantité de féculents.

Le goûter devant les copains, qui ont un goûter ; Marie Chloé ne peut pas en avoir. Comment gérer ce moment avec le minimum de souffrance ?

Le goûter est effectivement un moment qui peut poser problème. Entre deux solutions possibles, ne pas goûter, ou goûter mais avec une injection, seul l’enfant peut choisir. S’il y a  « souffrance », du fait de la différence avec les autres, la deuxième solution doit être discutée avec Marie-Chloé.

Souvent, le goûter ne suffit pas à Nicolas qui a faim avant le repas du soir ; mais s’il mange plus, la glycémie du soir est élevée. Que faire ?

Pour éviter d’avoir une hyperglycémie le soir, avant le dîner, on recommande de prendre un goûter léger. Si Nicolas ne peut pas attendre l’heure du dîner, la seule solution à lui proposer est de faire une injection d’un analogue rapide de l’insuline avant un goûter plus consistant.

Est-ce qu’il faut diminuer le goûter si la glycémie est élevée ?

D’une façon générale, il n’est pas souhaitable de fixer l’alimentation en fonction de la glycémie. Si la glycémie est élevée, il est recommandé de faire une injection d’insuline d’action rapide, et le goûter peut être pris comme d’habitude.

Idée de collation pour le goûter quand la glycémie est supérieure à 1,50 g/l.

La nature du goûter ne dépend pas de la glycémie. Si le goûter contient des glucides, faire une injection d’un analogue rapide de l’insuline. Sinon, le goûter doit être léger.

Puis-je manger une part de pastèque dans l'après-midi pour le goûter sans me piquer? Car la pastèque est assez riche en eau!

La pastèque contient peu de glucides et fait donc partie des goûters « légers » que l’on peut généralement prendre sans injection.

Que donner comme collation à 10 heures ?

Des aliments glucidiques, pratiques à emporter, adaptés à l’âge et aux besoins de l’enfant.

Que faire lorsque l’adolescent ne veut plus prendre une collation dans la matinée ?

Avec certains schémas de traitement (analogues lents ou pompe), on peut plus facilement se passer de collation. Si le schéma justifie la prise d’une collation (NPH le matin), il n’y a pas de bonne solution : si la collation n’est pas prise, le risque d’hypoglycémie en fin de matinée va obliger à baisser la dose d’insuline du matin.

Comment faire manger la “ration“ glucidique nécessaire aux repas à notre petit enfant diabétique qui a un appétit d’oiseau ? Vaut-il mieux baisser les quantités d’aliments préconisées, ou le forcer en risquant de le fâcher avec la nourriture ?

Le repas est un moment privilégié, et non un lieu d’affrontement.  Il est préférable d’adapter la quantité d’aliment et de glucides à l’appétit de l’enfant. Le diabétologue vous aidera à adapter les doses d’insuline en conséquence.

Comment réagir lorsqu’un petit enfant ne veut pas manger alors que l’injection a été faite?

Si l’enfant ne veut prendre aucun féculent, il faut lui donner une boisson sucrée par petite quantité et de façon répétée, et surveiller la glycémie plus fréquemment.

Comment faire, en tant que parent, quand l’enfant mange plus qu’il devrait et se retrouve en hyperglycémie ?

Si l’enfant fait des excès alimentaires, le rôle des parents est de lui rappeler les règles d’un bon équilibre alimentaire. Ils doivent s’appuyer sur les conseils du diabétologue, de la diététicienne et – si cela est jugé nécessaire – de la psychologue.

Que faire lorsqu’il dit avoir encore faim à la fin du repas ?

Comme pour tout enfant, on lui explique que le repas est terminé et que ce n’est plus l’heure de manger. S’assurer qu’il n’est pas en hypoglycémie.

Autres

Quel est l’effet des substituts du sucre (polyols, édulcorants) sur la glycémie ?

Les édulcorants intenses (aspartam, acésulfam, sucralose …) n’ont aucun effet sur la glycémie. Les polyols n’ont un effet hyperglycémiant que s’ils sont consommés à des doses fortes, inhabituelles.

J’aimerais être renseignée sur l’utilisation de l’aspartam (édulcorant, substitut du sucre)

L’Aspartam peut être utilisé comme substitut du sucre. Son pouvoir sucrant est très supérieur, à poids égal, à celui du sucre. Il est employé dans les produits laitiers allégés et les boissons « light ». On peut l’utiliser pour sucrer les laitages nature (yaourt, fromage blanc, petit suisse …) et pour la préparation de desserts sucrés. A une cuisson de plus de 120°, il perd son pouvoir sucrant et devient amer.

Est-ce que l’Aspartam est dangereux à long terme ?

La consommation courante d’Aspartam est sans danger à long terme. Elle est très inférieure aux quantités maximales acceptables, établies par les autorités sanitaires de différents pays.

Le chewing-gum sans sucre a t-il une influence sur la glycémie ?

Le chewing-gum « sans sucre » contient des polyols. Sa consommation modérée n’a pas d’effet sur la glycémie.

Quel est l’effet hyperglycémiant du sirop d’agave ?

Le sirop d’agave contient du fructose, le sucre des fruits. Il a un effet hyperglycémiant équivalent à celui des fruits ou jus de fruits, et qui dépend de la quantité consommée. Il ne doit pas être considéré comme un édulcorant.

L’alcool a-t-il une influence sur le diabète ?

L’alcool n’a pas d’influence sur le diabète, s’il est consommé avec modération. En plus grande quantité, il peut gêner la reconnaissance des signes d’hypoglycémie. Consommé en excès, il majore le risque d’hypoglycémie. Il est fortement déconseillé de consommer de l’alcool sans manger.

Quels sont les effets de l’alcool sur le diabète ?

L’alcool bloque la production de glucose par le foie, et en excès entraîne un risque d’hypoglycémie sévère. En cas de perte de connaissance, l’injection de glucagon (Glucagen) n’est pas efficace, et le seul traitement est l’administration intraveineuse de glucose. Il est donc nécessaire de rechercher une hypoglycémie chez un diabétique qui a bu de l’alcool et qui a des troubles de la conscience, d’où l’intérêt d’avoir toujours sur soi la carte « J’ai un diabète ».

Hyperglycémie

Qu’est-ce qui fait varier la glycémie ?

L’hyperglycémie vient-elle d’un mauvais équilibre alimentaire ? D’un mauvais dosage d’insuline ? Y a t-il d’autres facteurs comme la contrariété ?

Réponse : L’hyperglycémie est le plus souvent due à un excès alimentaire, du grignotage,  ou à un mauvais ajustement des doses d’insuline. Le manque d’exercice physique, la contrariété, le stress ou les maladies infectieuses peuvent aussi être des causes d’hyperglycémie.

A part l’alimentation, quels sont les autres facteurs d’hyperglycémie ?

Le manque d’insuline, le manque d’activité physique, une maladie infectieuse, un stress.

La contrariété est-elle cause d’hyperglycémie ?

Oui, les contrariétés, les émotions et les stress en général peuvent être cause d’hyperglycémie.

Le stress est-il responsable d’hyperglycémie ?

Oui, le stress peut faire monter rapidement la glycémie. Cependant, avant de le rendre responsable d’une hyperglycémie, il faut s’assurer qu’il n’y a pas d’autre cause plus habituelle : doses d’insuline et alimentation.

Qu’est-ce qu’il faut faire pour éviter l’hyperglycémie ?

Pour éviter l’hyperglycémie, il faut une alimentation équilibrée, des doses d’insuline adaptées et correctement réparties au cours de la journée, et une activité physique régulière.

Que faire lorsque l’hyperglycémie devient presque courante ?

Réévaluer avec l’équipe soignante l’ensemble du traitement (l’insuline est-elle bien répartie, en dose suffisante ? la technique d’injection est-elle correcte ? l’alimentation n’est-elle pas excessive ? y a-t-il des difficultés psychologiques en dehors du diabète ?) pour trouver la ou les causes de l’hyperglycémie et proposer une solution adaptée.

A partir de quel taux d’hyperglycémie y a t-il un risque immédiat ?

Si la glycémie est très élevée (supérieure à 2,5 g/l), c’est la présence de cétose qui crée un risque (acidocétose).

Quand la glycémie est très élevée, quel est le risque de coma ?

Quand la glycémie est très élevée, le risque de coma est faible. Des signes d’alarme précèdent le coma de plusieurs heures : soif, besoin d’uriner, cétose (corps cétoniques élevés dans le sang ou les urines) … Le coma hyperglycémique, par acidocétose, ne survient donc pas brutalement, et il peut être évité si on surveille la glycémie régulièrement et si on recherche la cétose quand la glycémie est supérieure à 2,5 g/l.

Que faire dans l’immédiat quand on constate une hyperglycémie supérieure à 3 g/l ? Modifier l’alimentation du repas suivant ?

Rechercher la cétose et corriger l’hyperglycémie par un supplément d’insuline d’action rapide. Ne pas modifier l’alimentation.

Doit-on corriger systématiquement une hyperglycémie de milieu de journée (schéma à 2 injections) ? Si oui, à partir de quel niveau de glycémie ?

Une hyperglycémie doit être corrigée aussi rapidement que possible. Un supplément d’analogue rapide est impératif en cas d’hyperglycémie supérieure à 2,5 g/l avec cétose.

Si la glycémie est très élevée (> 3 g/l), combien de temps faut-il attendre entre l’injection et le repas ?

En cas d’hyperglycémie, on ne recommande pas d’attendre plus longtemps entre l’injection et le repas, mais d’augmenter la dose d’analogue rapide.

L’hyperglycémie provoque l’envie et le besoin de manger. Que faire ?

Si l’hyperglycémie provoque un besoin de manger, il faut en chercher les causes pour tenter de l’éviter.

L’hyperglycémie agit-elle sur le comportement : fatigue plus importante si plusieurs jours de déséquilibre ?

Oui, la fatigue ou la soif dues à une hyperglycémie prolongée créent certainement une sensation d’inconfort qui peut agir sur l’humeur et le comportement.

Pourquoi l’enfant est-il très excité quand il est en hyperglycémie ?

Chez certains enfants, l’hyperglycémie s’accompagne parfois d’une certaine excitation. C’est sans doute une réaction à une sensation d’inconfort. Attention à ne pas la confondre avec une hypoglycémie.

Comment gérer l’énervement généré par les périodes d’hyperglycémie ?

L’énervement est rarement généré par une hyperglycémie. Il est à gérer comme chez n’importe quel enfant, en évitant de tout rapporter à la glycémie.

L’hyperglycémie est-elle anodine quand elle est ponctuelle ?

Une hyperglycémie n’a pas de conséquence immédiate si elle est ponctuelle. A long terme, c’est la moyenne des glycémies (HbA1c) qui compte.

Pourquoi un garçon de 9 ans ne ressent pas ses hyperglycémies importantes ?

Pour être ressentie, l’hyperglycémie doit être très élevée et durer assez longtemps (quelques heures). Elle se manifeste alors par le besoin d’uriner (levers nocturnes), la soif, la sensation de bouche sèche, la fatigue. Beaucoup d’hyperglycémies importantes ne sont pas ressenties si elles ne durent pas.

Hypoglycémie

Un coma hypoglycémique peut-il survenir dans la nuit ? Est-ce qu’on s’en aperçoit toujours ?

Un coma hypoglycémique peut survenir la nuit. Les manifestations qui l’accompagnent sont suffisamment bruyantes chez l’enfant (cri, convulsions …) pour attirer l’attention des parents.

Est-ce qu’une hypoglycémie nocturne réveille toujours l’enfant ?

Les hypoglycémies nocturnes bénignes peuvent passer inaperçues. Les hypoglycémies sévères réveillent l’enfant ou les parents.

Quelle solution pour éviter les hypoglycémies nocturnes ?

Mesurer la glycémie au coucher (si possible 3 heures après l’injection du soir) et faire prendre une collation si elle est basse. Ne pas oublier de diminuer la dose d’insuline du soir en cas d’activité physique importante dans l’après-midi. Revoir éventuellement le schéma de traitement par l’insuline avec le diabétologue.

Ma fille a fait plusieurs hypoglycémies sévères nocturnes avec injection de glucagon. Elle doit partir en classe de neige. Personne ne veut prendre en charge une hypoglycémie éventuelle. Le médecin le plus proche se trouve à 30 minutes de voiture. Que faire ?

En cas d’hypoglycémies nocturnes répétées, il convient de réajuster les doses d’insuline du soir et de revoir la composition du repas du soir. La classe de neige sera plus facile à envisager lorsque ce problème sera résolu.

Mon enfant, qui a 10 ans, a des hypoglycémies toutes les nuits avec seulement 1 Unité d’insuline le soir. Que faire ?

Qu’un enfant de 10 ans ait des hypoglycémies toutes les nuits ne s’explique pas avec une seule unité d’insuline le soir. Les hypoglycémies sont probablement dues à l’insuline lente du matin dont l’action, à forte dose, peut se prolonger pendant une bonne partie de la nuit.

Qu’appelle-t-on hypoglycémie sévère ?

On appelle hypoglycémie sévère celle qui entraîne une perte de connaissance, avec ou sans convulsions.

Les hypoglycémies peuvent provoquer des convulsions. Y a-t-il des enfants plus sensibles ?

Il n’est pas démontré que certains enfants soient plus sensibles à l’hypoglycémie. Néanmoins, les hypoglycémies avec convulsions sont plus fréquentes chez les jeunes enfants.

Pourquoi a-t-on tellement mal à la tête au réveil d’un coma hypoglycémique ?

Dans le cas d’un coma hypoglycémique ou de toute hypoglycémie, le manque de sucre entraîne des modifications de la circulation sanguine du cerveau (alternance de dilatation et de contraction), pour l’essentiel responsables des maux de tête.

Quelles sont les conséquences des hypoglycémies sur le cerveau?

Le cerveau ne se nourrit pratiquement que de glucose. Au moment de l’hypoglycémie, le manque de glucose se traduit par des malaises, qui peuvent aller jusqu’à la perte de connaissance et aux convulsions si l’hypoglycémie est sévère et prolongée.

Une hypoglycémie (coma) peut-elle être mortelle si l’on ne s’en aperçoit pas rapidement ?

Au cours d’une hypoglycémie sévère, le risque vital est absolument infime.

Les hypoglycémies sévères laissent-elles des séquelles définitives sur le cerveau ?

Le risque de séquelle définitive sur le cerveau est absolument infime. Il n’y a pas non plus de conséquences sur les capacités d’apprentissage et les résultats scolaires. Cependant :

  • il faut tout faire pour éviter les hypoglycémies chez le petit enfant (moins de 2 ans) dont le développement cérébral n’est pas achevé ;
  • il faut traiter rapidement les hypoglycémies sévères, avec perte de connaissance et/ou convulsions.

Influence de l’hypoglycémie sur la concentration à l’école ?

Il est sûr que l’enfant ne peut pas se concentrer au moment de l’hypoglycémie. La prise de sucre corrige cela rapidement.

Une hypoglycémie sévère (avec perte de connaissance et glucagon) peut-elle dérégler les résultats dans les jours qui suivent ?

Oui. Une hypoglycémie sévère est souvent suivie d’un dérèglement de l’équilibre glycémique, dans les heures qui suivent. Dans les jours qui suivent, c’est souvent par crainte de l’hypoglycémie qu’on n’ose pas adapter les doses d’insuline, ce qui entretient un certain déséquilibre.

Pourquoi peut-il y avoir une hyperglycémie après une hypo ?

L’hypoglycémie entraîne, de la part de l’organisme, une riposte (sécrétion d’adrénaline et de glucagon) qui fait remonter la glycémie dans les minutes qui suivent. Ceci explique qu’une hypoglycémie peut être suivie d’une hyperglycémie, même sans apport de sucre.

Pourquoi y a-t-il des sueurs au cours de l’hypoglycémie ?

Les sueurs sont dues à la libération d’adrénaline, réaction hormonale de l’organisme pour faire remonter la glycémie.

Faut-il sucrer à chaque fois que la glycémie est à 0,60 g/l, même si l’enfant se sent bien ?

Quand la glycémie est basse, autour de 0,60g/l, on ne peut pas prévoir comment elle va évoluer dans l’immédiat. On donne donc systématiquement du sucre (un sucre, soit 5 grammes pour 20 kg de poids), même si c’est l’heure d’une collation ou d’un repas.

Pourquoi faut-il absolument donner du sucre pour corriger une hypoglycémie ?

Le sucre est simple à absorber et c’est le meilleur moyen de doser la quantité de sucre absorbée (un morceau de sucre n°4 = 5g pour 20kg de poids).

Que faire lorsqu’un enfant n’aime pas se resucrer avec le sucre ?

Le sucre en morceaux est le meilleur moyen de doser la quantité de sucre absorbé. Si l’enfant refuse de prendre du sucre, on peut utiliser du glucose (liquide ou comprimés) ou des boissons sucrées (en faisant attention à ne pas dépasser la quantité nécessaire).

Pourquoi ma fille refuse-t-elle de prendre du sucre quand elle a un malaise hypo ?

Cela peut s’observer lorsque l’hypoglycémie est sérieuse, et que l’enfant commence à ne plus avoir toute sa conscience.

Après resucrage, combien de temps faut-il attendre pour voir la glycémie remonter, selon l’alimentation absorbée (morceaux de sucre ou biscuits) ?

Avec du sucre en morceaux, la glycémie doit remonter en moins de 10 minutes. La remontée de la glycémie est plus lente  avec des biscuits. On utilise donc d’abord le sucre pour corriger l’hypoglycémie.

Que faire lorsque les symptômes d’hypoglycémie ne disparaissent pas ?

Refaire la glycémie et redonner du sucre (un sucre par 20kg de poids). Le malaise doit passer, sinon redonner du sucre 10 minutes plus tard, puis manger et surveiller la glycémie environ une heure après avoir mangé. Ne pas hésiter à demander conseil au médecin.

Quand faut-il faire l’injection de glucagon ?

En cas d’hypoglycémie sévère (perte de conscience, convulsions) ou d’impossibilité de faire absorber du sucre par la bouche.

Pourquoi un garçon de 9 ans ne ressent pas ses hypoglycémies importantes ?

Un enfant peut ne pas ressentir une hypoglycémie importante si, dans les heures ou les jours précédents, il a déjà présenté des hypoglycémies. Dans ce cas, les signes physiques de l’hypoglycémie sont ressentis pour une glycémie plus basse.

Notre petit garçon, qui a 3 ans, ne se rend pas compte de ses hypos. Comment faire pour les percevoir ?

A cet âge, c’est à l’entourage de s’attacher à repérer les signes évocateurs d’hypoglycémie (changement de caractère, calme inhabituel ou somnolence, pâleur …), et de les confirmer par la mesure de la glycémie. Cependant, on peut commencer à aider l’enfant à exprimer ses sensations.

Suivant les périodes, mon enfant sent plus ou moins ses hypoglycémies. Y a-t-il une explication ?

Les hypoglycémies peuvent être moins bien ressenties si elles se répètent, du fait d’une baisse du niveau de réponse de l’organisme (libération d’adrénaline) à l’hypoglycémie.

Pourquoi est-ce qu’on peut avoir un malaise à 0,60 g/l et se sentir bien à 0,30 g/l ?

Il y a à cela deux explications principales. D’une part, les lecteurs ne sont pas très précis dans les valeurs basses de la glycémie. D’autre part, si la glycémie chute rapidement, le malaise peut être ressenti pour une valeur plus élevée de la glycémie que si l’hypoglycémie survient progressivement. En pratique, on évalue la gravité de l’hypoglycémie sur les signes physiques, pas d’après le chiffre de la glycémie.

Parfois, mon enfant se sent en hypoglycémie alors que sa glycémie est très haute. Pourquoi ?

Un enfant peut avoir du mal à distinguer certains symptômes d’hypoglycémie et d’hyperglycémie qui se ressemblent, comme la faim, la fatigue …  Il les distinguera mieux avec l’expérience.

Parfois, mon enfant a une hypoglycémie au moment du dessert, alors que la glycémie était normale avant le repas. Comment est-ce possible ?

L‘action de l’insuline injectée et un éventuel exercice physique antérieur font baisser la glycémie, alors que le repas ne la fait pas monter suffisamment vite – du fait de sa composition (absence de glucides en début de repas) – pour éviter l’hypoglycémie.

Psychologie

Les facteurs psychologiques ont-ils un effet sur le fonctionnement du pancréas ?

Des facteurs psychologiques peuvent contribuer à déséquilibrer la glycémie, mais ce n’est pas en agissant directement sur le pancréas car il n’y a plus du tout de sécrétion d’insuline.

Mon enfant de 10 ans a un caractère capricieux. Est-ce le diabète ou un problème de discipline ?

Ce n’est pas le diabète qui rend capricieux. Cependant, les contraintes liées au diabète peuvent accentuer le caractère capricieux d’un enfant.

Je suis diabétique de type 1 (insulino-dépendant) depuis 14 ans, et je n’arrive toujours pas à me stabiliser. Je suis trop nerveux, j’agresse tout le monde. Je ne sais plus quoi faire. Pouvez-vous m’aider ?

Il est important de discerner dans les comportements ce qui est lié au traitement du diabète  ou à un déséquilibre psychique transitoire. L’aide d’un psychologue est certainement nécessaire pour répondre à cette question.

Comment savoir ce que ressent notre enfant qui semble « absorber » le diabète sans problème (apparent) ?

Si l’enfant semble bien vivre avec le diabète, est-il utile de le solliciter pour savoir ce qu’il ressent ? Qu’il sache simplement qu’il peut en parler quand il en sent le besoin.

Un enfant diabétique a-t-il besoin d’un suivi psychologique ?

Une prise en charge psychologique régulière est nécessaire chez certains enfants qui ont un diabète. C’est pourquoi il est recommandé d’évaluer périodiquement le retentissement psychologique du diabète.

Faut-il, pour le bien-être de ma fille, la faire suivre par un(e) psychologue ?

Oui, si elle a besoin de se confier à une personne extérieure à la famille pour être rassurée et chercher des réponses à ses interrogations.

Faut-il forcer un jeune diabétique à voir un psy ?

On ne peut pas forcer un jeune à voir un psy, car la prise en charge dans ces conditions est vouée à l’échec, et cela risque en outre de le bloquer pour une prise en charge ultérieure. S’il en a besoin, le médecin doit lui expliquer pourquoi, et les avantages qu’il pourrait en tirer.

Comment éviter ce sentiment d’isolement, de souffrance intérieure sans se confronter à une loterie de thérapies psychologiques ?

Dans la majorité des cas, il n’est pas nécessaire de recourir à des traitements à caractère psychologique pour faire face aux problèmes posés par le diabète. C’est au diabétologue et au psychologue d’en juger. La rencontre avec d’autres jeunes ayant un diabète peut atténuer le sentiment d’isolement et permettre d’échanger avec des personnes qui se posent les mêmes questions.

A quel âge les enfants peuvent-ils prendre conscience de leur diabète ?

Les enfants ont toujours conscience de leur traitement, mais l’image qu’ils ont du diabète change avec l’âge.

Il est difficile d’imposer des contraintes à un jeune diabétique. Que faire ?

L’équipe soignante doit expliquer au jeune qu’il y a des contraintes inévitables dans le traitement du diabète, et les justifier, pour les faire accepter plus facilement. Les parents ne doivent pas penser qu’ils imposent les contraintes, mais qu’ils aident le jeune à suivre les recommandations médicales.

La période de l’adolescence est la plus difficile. Comment peut-on aider l’adolescent sans intervenir dans sa vie ?

L’adolescence est effectivement une période de changements, de remise en question de l’autorité des adultes. Les parents et les autres adultes favorisent l’autonomie de l’adolescent et lui font confiance, tout en continuant à l’encadrer et à le soutenir, avec une grande disponibilité. Les rencontres et les échanges avec les autres jeunes  de son âge permettent à l’adolescent de parler plus librement des difficultés qu’il rencontre.

Quel ressenti psychologique l’enfant diabétique peut-il avoir si un frère mange autre chose (surtout pour les goûters) ?

Cela ne peut qu’engendrer de la frustration. Pour apaiser ce sentiment, il n’y a pas de solution unique et cela doit être discuté entre l’enfant, les parents et le diabétologue.

Comment devons-nous réagir, sans être un gendarme, pour qu’un adolescent prenne conscience de l’importance d’un bon traitement (ne pas écrire tous les résultats dans un carnet, manger à n’importe quelle heure, manger sucré ...) ?

En suivant l’avis de l’équipe soignante qui évaluera soigneusement les difficultés pour bien définir avec l’adolescent les objectifs prioritaires du traitement.

Mon enfant, 11 ans, mange en cachette. Que faire ?

Eviter de punir à cause du diabète. Essayer d’en discuter calmement avec l’enfant et en parler à la prochaine consultation avec le diabétologue.

Que faire lorsqu’un adolescent refuse de révéler son diabète à l’entourage ?

On ne peut pas obliger un adolescent à révéler son diabète à l’entourage, mais il faut réfléchir avec lui sur ce que cela a comme avantages et comme inconvénients. Il doit être informé que, tant qu’il n’est pas prêt, les parents sont tenus de le faire à sa place, auprès de certaines personnes (école, parents d’amis qui l’accueillent …), pour sa sécurité (en cas d’hypoglycémie sévère) et pour des questions de responsabilité.

Que faire devant un rejet du diabète chez une enfant de 8 ans ?

A cet âge, c’est généralement un rejet des contraintes du traitement. L’enfant peut commencer à comprendre ce qu’est le diabète, et les raisons de son traitement. Il a donc d’abord besoin qu’on lui re-explique. L’équipe médicale analyse avec l’enfant et les parents les différents aspects du traitement (injections, analyses glycémiques, contraintes alimentaires) pour évaluer si certains doivent être réadaptés.

Ecole

Faut-il révéler le diabète lors d’une inscription à l’école maternelle ?

Oui, il est indispensable d’informer le directeur ou la directrice de l’école maternelle de l’existence du diabète, au moment de l’inscription. Les enseignants pourront ainsi prendre les mesures nécessaires à la sécurité de votre enfant.

Lors de la composition des classes, pourquoi ne tient-on pas compte des besoins horaires des repas pour les enfants diabétiques ?

Il n’est pas justifié de tenir compte du diabète lors de la composition des classes. Cela risquerait de séparer le jeune de ses camarades. Il existe d’autres solutions pour résoudre les problèmes d’horaires des repas.

Pourquoi le personnel sanitaire scolaire (médecins, infirmières) n’a-t-il pas des remises à jour sur des pathologies qu’ils peuvent rencontrer parmi les élèves (ex : l’injection de glucagon) ?

Le personnel de santé scolaire a à sa disposition un nombre croissant de formations sur le diabète de l’enfant, ainsi que les documents publiés par l’AJD sur la prise en charge à l’école (y compris sur l’injection de glucagon). Ces documents peuvent être remis au personnel de santé scolaire et aux enseignants lors de l’établissement du PAI (Projet d’Accueil Individualisé).

Un instituteur peut-il refuser de faire le Glucagon ?

Oui, car le rôle d’un enseignant est d’enseigner et rien ne l’oblige à donner des soins lui-même. Par contre, tout doit être prévu pour que l’injection de Glucagon puisse être faite dans les meilleurs délais.

Comment surveiller le diabète d’un élève de maternelle, s’il n’est pas autorisé à emporter son lecteur de glycémie ?

Rien n’oblige les enseignants à assurer la pratique des analyses glycémiques. On leur demande, par contre, de faire attention aux signes d’hypoglycémie. Si on ne peut pas faire les analyses les jours d’école, on les fait les jours où l’enfant est à la maison. Le médecin de PMI ou le médecin scolaire peut être l’intermédiaire entre la famille et l’école.

Appareil d’auto-surveillance à laisser à l’infirmerie de l’établissement scolaire sans présence d’un personnel infirmier.

Il est préférable que le lecteur de glycémie reste à la disposition de l’enfant. Ceci peut être précisé dans le PAI.

A la cantine, comment demander de faire des glycémies ?

La cantine n’est pas le lieu le plus approprié pour faire une glycémie. Il vaut mieux demander de la faire à l’infirmerie de l’école ou dans un local approprié si l’infirmerie est fermée. Le PAI (projet d’accueil individualisé) permet d’établir avec l’école et ses intervenants  les modalités de surveillance du diabète au moment du déjeuner.

Comment gérer les horaires de la cantine qui varient de 11h45 à 13h15 ?

Si l’injection du matin comprend une insuline d’action rapide et de la NPH, le jeune qui a un diabète mange à heure régulière, si possible. Sinon, le jour où le repas est pris plus tard, il prend une collation plus importante que d’habitude dans la matinée. Certains schémas de traitement (analogues lents plus analogues ultra-rapides, ou pompe) permettent plus de souplesse dans les horaires.

Cantine scolaire : pour un enfant de trois ans, dont l’alimentation est pesée, le repas doit-il être préparé par les parents le matin ?

S’il déjeune à la cantine scolaire, l’enfant qui a un diabète mange le même repas que les autres enfants. Il peut avoir la même quantité de féculents qu’à la maison, sans que les aliments soient obligatoirement pesés.

Le médecin scolaire a essayé de nous dissuader de mettre notre enfant à la piscine à cause du diabète. Est-ce normal ?

Non, car l’enfant qui a un diabète doit avoir une activité physique comme les autres enfants et aller à la piscine avec ses camarades d’école.

Est-il normal qu’un parent soit contraint d’accompagner l’enfant en sortie scolaire pour ne pas le pénaliser ?

Un parent ne doit pas être obligé d’accompagner son enfant lors d’une sortie scolaire. L’enseignant peut éventuellement lui proposer cette possibilité, ou trouver une autre solution pour que l’enfant ne soit pas privé de cette sortie.

Peut-on laisser partir un petit enfant en classe verte ?

Bien sûr, il n’y a aucune raison de l’en empêcher, mais il faut bien préparer le séjour : soit une infirmière libérale est contactée pour assurer les analyses et les injections d’insuline, en relation avec la famille et le médecin traitant ; soit l’enfant est accompagné d’un de ses parents. Il est souhaitable de désigner un adulte référent, connaissant l’enfant et le diabète, pour assurer la coordination des soins.

Quel obstacle peut-il y avoir à ce que l’enfant aille en classe de découverte ?

Il faut tout faire pour que l’enfant puisse aller en classe de découverte avec ses camarades. Une préparation du séjour avec l’école et le médecin scolaire permet de lever les résistances.

Comment faire pour les classes transplantées ?

Un enfant qui a un diabète va en classe transplantée comme ses camarades. Il faut simplement bien organiser son séjour, suffisamment à l’avance, en prévoyant les modalités pratiques du traitement (injections, repas …) et les protocoles d’urgence.

Sortie scolaire sur plusieurs jours: Comment l'organiser ?

Dans tous les cas, établir ou actualiser un PAI. Se renseigner sur les structures d’accueil. Désigner un adulte référent pour assurer la coordination des soins (protocoles d’urgence). Prévoir des contacts téléphoniques très réguliers avec les parents (téléphone portable). Faire appel à une infirmière libérale (ou autre soignant) si l’enfant n’est pas autonome.

Nous n’avons jamais établi de PAI (Projet d’Accueil Individualisé) pour Aymeric (CM1 cette année). Il doit partir en classe d’astronomie 15 jours au mois de mai. Doit-on en établir un ?

Oui, c’est une circonstance où l’établissement d’un PAI (Projet d’Accueil Individualisé) est indispensable, pour définir très précisément les conditions de prise en charge du diabète de l’enfant par les enseignants et le personnel soignant, en étroite liaison avec les parents, le médecin traitant et le service hospitalier.

Les accompagnateurs peuvent-ils refuser de prendre la responsabilité de surveiller un enfant diabétique pour un voyage d’étude sur une durée d’une semaine en Angleterre ?

S’il arrive qu’un accompagnateur refuse de prendre cette responsabilité, la famille et l’équipe soignante doivent tout faire pour le convaincre qu’un collégien ou un lycéen peut se prendre en charge en toute sécurité.

Le sport

J’ai un petit garçon de 7 ans qui fait du sport. A l’école, il ne fait jamais le même sport, et les glycémies varient tout le temps. Que faire ?

S’il n’est pas possible de prévoir le sport que va faire votre enfant, prévoyez dans le cartable une collation supplémentaire, et du sucre en cas d’hypoglycémie ; dans les heures qui suivent, surveillez la glycémie et adaptez les doses d’insuline et l’alimentation, si besoin.

Mon frère est diabétique. Il ne sait jamais quand il va faire du sport à l'école et on ne sait jamais s'il doit prendre une collation.

Puisque vous n’arrivez pas à connaître les jours et horaires du sport à l’école, prévoyez toujours une collation (petits gâteaux) dans le cartable. Si l’activité sportive entraîne régulièrement des hypoglycémies, demandez à votre frère (ou à un adulte) de prendre la collation avant.

A partir de quel taux de glycémie est-il déconseillé de faire du sport ?

En cas d’hyperglycémie, plutôt qu’un taux élevé de glycémie, c’est la présence de cétose (dans le sang ou les urines) qui contre-indique formellement la pratique immédiate du sport. Si la glycémie est < à 0,80g/l, il faut prévoir  une collation avant de commencer l’activité sportive.

Quand mon enfant fait du sport, il a souvent une glycémie très haute. Pourquoi ?

On peut effectivement constater une hyperglycémie au décours d’une activité sportive. Cela se produit généralement avec les sports qui induisent de l’excitation, du stress (envie de gagner …) et la libération d’adrénaline.

Est-ce qu’un enfant diabétique se fatigue plus vite ?

Un enfant qui a un diabète ne se fatigue pas plus vite qu’un autre enfant, sauf en cas d’hyperglycémie très importante et en particulier avec cétose, ou en cas d’hypoglycémie.

Un enfant diabétique peut-il être refusé dans un club sportif ?

Un club sportif ne devrait pas refuser un enfant parce qu’il a un diabète. Cela arrive rarement et, dans ce cas, une discussion avec les dirigeants du club, aidée par un certificat médical d’aptitude, doit permettre de lever les malentendus et de faire admettre l’enfant dans le club.

Romane fait partie du club de ski alpin de Vallaire. Peut-on envisager de faire sport-études par la suite, sans danger ?

Le diabète ne contre-indique pas de faire une section sport-étude, ni de faire du ski de compétition.

Réponse : Le diabète ne contre-indique pas de faire une section sport-étude, ni de faire du ski de compétition.

Oui, un enfant qui a un diabète peut faire de la natation au niveau compétition, et même devenir un champion comme Gary Hall, Jr.

Y a-t-il un repas type le jour d’une activité sportive ?

Non, il n’y a pas de repas type. Le repas doit être équilibré, avec une quantité de glucides (féculents) adaptée à la durée et l’intensité de l’exercice.

Vie avec le diabète

Lorsque nous mangeons à l’extérieur, pour des raisons de discrétion, est-il possible de réaliser le dextro à la maison et faire l’injection plus tard ?

Oui, il est possible de mesurer la glycémie à la maison et de faire l’injection (analogue ultra-rapide, au stylo) plus tard, immédiatement avant le repas.

Est-ce que les nourrices peuvent faire les glycémies ?

Oui, si elle le veut bien, la nourrice peut faire l’analyse de la glycémie, mais on ne peut pas lui imposer.

Pour une enfant de 8 ans, comment gérer les demandes de sortie chez les copines ?

Une enfant de 8 ans qui a un diabète peut passer une journée hors de chez elle. Les personnes qui l’accueillent sont informées de la façon de faire face aux hypoglycémies éventuelles. Pour une sortie plus prolongée, on peut faire appel à une infirmière libérale si l’enfant ne sait pas faire les injections. C’est un bon motif pour que l’enfant apprenne progressivement à les faire elle-même.

Comment régler le problème des levers tardifs imprévus ?

Avec certains schémas de traitement (analogue lent le soir, ou pompe), on peut plus facilement éviter les hyperglycémies au réveil, en cas de lever tardif. Si la glycémie au réveil est élevée, on peut la corriger en augmentant la dose d’insuline d’action rapide du matin (tout en diminuant la dose d’insuline d’action prolongée).

A l’occasion des fêtes de fin d’année, je souhaite manger vers 21H avec ma famille. Je fais mon injection vers 19 H00. J’ai de l’Humalog si besoin. Quelle attitude adopter ?

Si on souhaite manger à 21H, l’injection du soir est faite à 21H. En prévision de ce décalage, on peut éventuellement prendre un goûter, précédé d’une injection d’Humalog, avant 18 heures.

Mon fils, diabétique de type 1, déjeune à 8 heures et dîne à 20 Heures. Nous voudrions savoir la marche à suivre pour le changement d’heure (heure d’été à heure d’hiver).

Il n’y a aucun problème au moment des changements d’heures d’été et d’hiver. La veille du changement, votre fils mange à 8 H et à 20 H de l’ancienne heure ; après le changement d’heure, il mange à 8 H et 20 H de la nouvelle heure.

Comment faire pour les séjours en pays étranger ?

Le Dossier « Voyages » apporte un grand nombre d’informations sur la préparation des voyages, le décalage horaire, les formalités et les assurances, etc … Demander au médecin un certificat pour garder avec soi le matériel nécessaire au traitement du diabète. Pour les cas d’urgence, l’adresse de services hospitaliers dans le pays de destination peut être trouvée sur le site de l’ISPAD (Société Internationale pour le Diabète de l’Enfant et de l’Adolescent) www.ispad.org (Rubrique Membres)

Lors d’un voyage à l’étranger, faut-il se munir d’un certificat pour garder les seringues avec nous dans l’avion ?

Oui, il est conseillé de se munir d’un certificat précisant qu’il est indispensable de garder tout le matériel de soins avec soi.

J'ai 13 ans. Cet été je pars en vacances avec mes parents et des amis en Turquie pendant 3 semaines. Ma diabétologue m'a conseillé de prendre un frigo pour conserver les stylos d'insuline (nous allons camper). Qu’en pensez-vous ?

Le diabète n’empêche pas de voyager dans un pays chaud, mais la  chaleur et l’exposition directe au soleil dénaturent l’insuline. Il faut donc prévoir la conservation de l’insuline entre 2 et 8° (glacière, pochette isotherme, frigo de camping) en veillant à ne pas la congeler.

Comment conserver l’insuline et le glucagon en vacances ?

L’insuline et le glucagon peuvent être conservés à température ambiante pendant la durée des vacances. Cependant, si on les maintient en dehors du réfrigérateur pendant un mois, l’insuline doit être jetée alors que le glucagon peut être gardé. Si la température extérieure dépasse 30° (en particulier au cours d’un voyage en voiture en été), utiliser une pochette isotherme. Ne pas laisser en plein soleil.

J'ai 17 ans. Je suis diabétique depuis 3 ans. Puis-je me faire percer l'oreille sans risque?

Le diabète n’est pas en soi une contre-indication au piercing. Le risque d’infection peut être accru si l’HbA1c est très élevée.

Quelle est l’influence du tabac sur le diabète ?

Le tabac n’a pas d’effet immédiat sur la glycémie. Par contre, il a des effets sur les vaisseaux sanguins qui se conjuguent aux effets de l’hyperglycémie et aggravent les risques de complications cardiovasculaires. Cela justifie encore plus que chez les autres de s’abstenir de fumer.

Quelle est l’influence de la drogue sur le diabète ?

Les drogues altèrent la vigilance et peuvent rendre incapable de gérer les situations, avec un risque accru d’acidocétose ou d’hypoglycémie sévère.

Comment se passe la grossesse d’une jeune femme diabétique ?

La grossesse d’une jeune femme qui a un diabète se déroule normalement, si un excellent équilibre de la glycémie est maintenu de la conception à l’accouchement. Il est donc important que la grossesse soit programmée. Le suivi par le diabétologue et le gynécologue doit ensuite être très régulier.

Je suis étudiante en médecine et je me demande s’il est possible d’être chirurgien avec un diabète de type 1.

Une personne qui a un diabète de type 1 peut exercer la profession de médecin ou de chirurgien. Toutefois, le choix de la spécialité doit tenir compte des exigences du traitement du diabète. Par ailleurs, un chirurgien ne peut pas exercer s’il développe des troubles de la vision.

Soins médicaux

Mon petit garçon a 5 ans. Son diabète est-il une raison de le vacciner contre la grippe ?

L’enfant qui a un diabète n’a pas plus de risque lié à la grippe que les autres. Comme toute maladie infectieuse, la grippe risque de déséquilibrer le diabète. C’est la raison pour laquelle le vaccin est pris en charge par la Sécurité Sociale.

Quels médicaments sont contre-indiqués chez un enfant diabétique ?

Il n’y a aucune contre-indication à ce que l’enfant reçoive tout médicament nécessaire en cas de fièvre, d’infection … Les seuls médicaments qui peuvent poser problème sont ceux qui font monter la glycémie. Lorsque l’administration de cortisone est nécessaire, elle entraîne toujours une hyperglycémie importante, qu’il faut compenser en augmentant temporairement les doses d’insuline. Les corticoïdes inhalés ont peu ou pas d’effet sur la glycémie. Les préparations médicamenteuses riches en sucre sont, autant que possible, à éviter.

Ma fille a 7 ans ; un diabète depuis 1 an. Depuis, un médecin généraliste la bourre d’antibiotiques pour un rien. Est-ce justifié ?

La prescription d’antibiotiques se fonde sur des règles de bonne pratique clinique. Le diabète n’expose pas à un risque accru d’infections, sauf s’il est très déséquilibré. Il n’y a donc pas lieu de proposer un traitement antibiotique systématique, en cas par exemple d’infection virale, pour la seule raison que l’enfant a un diabète. Cependant, une infection, quelle que soit son origine, est susceptible de déséquilibrer le diabète et de provoquer une cétose.

Comptabilité : hormone de croissance et insuline ?

Le traitement par l’hormone de croissance est compatible avec le traitement par l’insuline, mais il est probable que les besoins en insuline vont augmenter.

L’acné chez l’adolescent diabétique est-elle plus importante que chez un adolescent non diabétique ?

L’acné est une affection cutanée très fréquente à l’adolescence. Les adolescents qui ont un diabète n’ont pas plus d’acné, ni d’acné plus grave que les autres adolescents, et ils doivent être traités de la même façon.

Y a-t-il un rapport entre le diabète et la chute des cheveux chez un enfant ?

Non! Le diabète ne provoque pas la chute des cheveux.

Peut-on faire la différence entre un malaise hypoglycémique et le mal de mer ?

Il est difficile de reconnaître une hypoglycémie quand on a le mal de mer. Il ne faut donc pas oublier son lecteur, pour contrôler la glycémie en cas de doute.

Existe t-il un remède contre le mal de mer ?

Il n’y a pas de remède absolu contre le mal de mer. Il existe des médicaments qui en atténuent les effets (anti-vertiges, anti-vomissements). Ils ne sont pas contre-indiqués chez l’enfant qui a un diabète.

Complications

Le diabète a-t-il des répercussions sur la croissance des adolescents ?

La grande majorité des adolescent(e)s a une croissance tout à fait normale. Cependant, la croissance peut être ralentie si l’HbA1c est très élevée de façon prolongée, tout particulièrement au moment de la puberté.

A quel moment peut-on parler de complications ?

On peut parler de complications dès que les examens systématiques de surveillance mettent en évidence les premiers signes (rétinopathie débutante, microalbuminurie), car elles peuvent s’aggraver si on n’améliore pas l’équilibre glycémique. A ce stade, elles ne donnent aucune manifestation.

Les complications sont-elles plus fréquentes quand le diabète débute chez un enfant d’un an ?

La fréquence des complications dépend avant tout de la durée d’évolution du diabète et de l’équilibre glycémique (hémoglobine glyquée).

Pourrait-il y avoir des complications (microangiopathies) pendant la puberté ?

On peut voir les premiers signes de complications (microangiopathies) à l’âge de la puberté si le diabète dure depuis des années et a été particulièrement déséquilibré. C’est très rare.

J’ai 20 ans et un diabète depuis l’âge de 6 ans. Plus tard, le diabète va-t-il s’aggraver ?

Le diabète ne s’aggrave pas avec l’âge mais des complications (micro-angiopathies et macro-angiopathies) peuvent survenir si l’équilibre glycémique (hémoglobine glyquée) est insuffisant.

A quel âge voit-on apparaître les premières complications (microangiopathies) ?

L’apparition des complications dépend avant tout de la durée d’évolution du diabète et de l’équilibre glycémique (hémoglobine glyquée). Les premiers signes de complications sont exceptionnels avant l’âge de 15 ans.

A partir de combien de temps peut-on observer les complications ?

L’apparition des complications dépend avant tout de la durée d’évolution du diabète et de l’équilibre glycémique (hémoglobine glyquée). Si l’HbA1c est proche de l’objectif (7,5 %), on peut n’avoir aucune complication après des décennies. Si l’hémoglobine glyquée est très élevée, des complications peuvent apparaître après 5 ans de diabète (après la puberté).

Est-ce que tous les diabétiques subissent les complications même s’ils sont bien suivis médicalement ?

Non, la plupart des personnes ayant un diabète n’ont pas de complications sévères. Elles sont d’autant moins fréquentes que le diabète est bien équilibré.

Si l’HbA1c est élevée, est-ce que cela aura des conséquences ?

Il est clairement démontré que les complications à long terme (rénales, oculaires et nerveuses) sont plus fréquentes lorsque l’hémoglobine glyquée (HbA1c) est élevée sur plusieurs années. La relation entre l’HbA1c moyenne et les complications est exponentielle (Etude DCCT – Diabetes Control and Complications Trial – Etude sur l’équilibre et les complications du diabète) : plus l’HbA1c est élevée, plus le risque de complications augmente. En pratique, on doit retenir que meilleure est l’HbA1c, moins grand est le risque.

Si on fait attention à l’alimentation et aux doses d’insuline, est-ce qu’on a une chance de ne pas subir de complications ?

Oui ! Si l’HbA1c est proche de l’objectif (7,5 %), le risque de complications est faible. Une alimentation équilibrée, des doses d’insuline adaptées et une bonne hygiène de vie y contribuent.

Comment peut-on éviter les complications à long terme ?

En ayant des glycémies les plus normales possible et une HbA1c la plus proche possible de l’objectif (7,5 %).

Les complications peuvent-elles être réversibles ?

Les complications sont rarement réversibles, et uniquement à leur tout début; mais on peut empêcher qu’elles s’aggravent en obtenant le meilleur équilibre glycémique possible.

Si on a des années difficiles, est-ce que cela va entraîner des complications ou est-ce que ça peut s’arranger si l’équilibre s’améliore ensuite ?

Des années de déséquilibre glycémique, avec des valeurs d’hémoglobine glyquée élevées, peuvent en effet entraîner des complications. A partir d’un certain stade, elles ne sont pas réversibles mais elles peuvent se stabiliser si, par la suite, l’objectif d’HbA1c (7,5%) est atteint.

L’espérance de vie d’un diabétique de type 1 est-elle différente d’un non diabétique ?

L’espérance de vie d’une personne qui a un diabète de type 1 est diminuée s’il existe des complications. Les progrès de la prise en charge réduisent considérablement la fréquence des complications.

A part les reins et les yeux, quelles sont les autres complications ?

Les autres complications peuvent concerner principalement les nerfs (neuropathie), les pieds et le système circulatoire.

Notre fille a 5 ans et demi. Quelles répercussions sur les yeux peut-on craindre ?

A son âge, on ne trouve pas de signes de rétinopathie. Les complications oculaires surviennent après des années de diabète mal équilibré et sont de plus en plus rares. L’examen systématique de l’œil (fond d’œil ou photographie de la rétine) est à prévoir à partir de l’âge de la puberté.

Quand le diabète n’est pas équilibré, peut-on devenir aveugle ?

Oui, cela peut arriver de perdre la vue, mais c’est évitable et cela devient de plus en plus rare.

Est-ce qu’on peut perdre la vue à 15 ans ?

Non ! on ne peut pas perdre la vue à 15 ans à cause du diabète. Même les tout premiers signes de complications oculaires (rétinopathie) sont extrêmement rares avant l’âge de 15 ans.

Conséquences du traitement du diabète sur les reins.

Le traitement du diabète par l’insuline n’a en lui-même aucune conséquence sur les reins. C’est l’hyperglycémie chronique qui peut être responsable de la néphropathie diabétique et conduire à l’insuffisance rénale. On peut empêcher la survenue de cette complication en ayant une HbA1c la plus proche possible de l’objectif (7,5 %).

Quels sont les examens nécessaires pour détecter les complications (microangiopathies) ?

Réponse : Les examens pratiqués pour rechercher les complications sont :

  • pour la rétinopathie : examen du fond d’œil, photographie de la rétine ;
  • pour la néphropathie : mesure de la microalbuminurie, prise de la pression artérielle ;
  • pour la neuropathie : examen neurologique.

Peut-on soigner les complications liées au diabète ?

Oui, on dispose de traitements particuliers pour soigner les complications liées au diabète: le laser pour les complications oculaires, les médicaments anti-hypertenseurs pour les complications rénales. Dans tous les cas, l’aggravation des complications est ralentie si on améliore l’équilibre glycémique.

On n’ose jamais aborder le problème de l’impuissance chez l’homme. Se rencontre-t-elle souvent ? Au bout de combien de temps ? Est-ce irréversible ?

Ce problème est souvent abordé par les diabétologues d’adulte car l’impuissance peut être une complication du diabète. Elle ne se rencontre qu’après de longues années de déséquilibre glycémique et peut être réversible.

Pouvez-vous nous dire pourquoi les plaies chez les diabétiques ont un risque accru de s’infecter ? Quelles conséquences ont, en général, ces plaies sur la glycémie (hypo/hyper).

L’hyperglycémie chronique favorise localement la pullulation des microbes. Le risque de surinfection n’augmente que si le diabète est très déséquilibré. Une plaie surinfectée peut, comme toute infection, entraîner une hyperglycémie.

Recherche

J’ai 8 ans. Est-ce que j’aurai le diabète toute ma vie ?

Oui, le diabète d’un jeune garçon de 8 ans dure toute la vie. Cependant, les progrès de la recherche lui permettront certainement de se traiter un jour autrement que par injections.

Devrais-je recevoir de l’insuline toute ma vie ?

Oui, car on a besoin d’insuline pour vivre. Dans le futur, c’est la façon d’administrer l’insuline qui changera (pancréas artificiel, greffes d’îlots, thérapie génique …).

Pour un enfant qui a un diabète insulino-dépendant, quelles sont les chances de guérison ? d’amélioration ?

Le diabète insulino-dépendant dure toute la vie, et actuellement aucun traitement ne le guérit. A l’avenir, on améliorera encore l’équilibre glycémique (moins de risque de complications) et la qualité de vie (traitement moins contraignant).

Quand pourra-t-on administrer l’insuline autrement que par une injection ?

Des recherches sont en cours concernant l’administration d’insuline par d’autres voies que les voies injectables. Les recherches sur les voies nasale et orale n’ont pas abouti pour le moment.  Les études sur l’insuline administrée par voie pulmonaire ont été très avancées, mais la commercialisation a été interrompue.

Insuline par spray buccal – Espoir ou non dans un avenir proche ?

L’insuline par spray buccal est une voie d’administration pour rendre le traitement plus confortable, mais elle ne pourra pas remplacer totalement les injections d’insuline. La commercialisation a été interrompue et ne semble pas prévue à nouveau dans un avenir proche.

Comment l’insuline par inhalation peut-elle agir ?

L’insuline inhalée traverse la paroi des alvéoles du poumon pour passer dans les capillaires puis les vaisseaux sanguins. Elle a une action rapide, mais nécessite des doses environ 10 fois plus importantes que par voie sous-cutanée.

J'ai 16 ans et je suis diabétique depuis 3 ans. Je voudrais savoir si tous les diabétiques pourront utiliser la mesure de la glycémie en continue ou si elle sera réservée à une catégorie de diabétique ?

Si les systèmes de mesure en continu de la glycémie se simplifient et s’améliorent, ils ne devraient pas être réservés à une catégorie particulière de personnes ayant un diabète.

Ma belle sœur habite en Suisse et elle s’est empressée de m’envoyer la première page du journal de Genève où il était question du traitement par injection de cellules qui se fixent dans le foie. Qui peut me dire si ce (qui a eu d’excellents résultats) est possible en France ?

L’article auquel vous faites référence a trait aux greffes d’îlots de Langerhans. En France, il y a plusieurs centres qui travaillent sur ce sujet, mais comme en Suisse, dans le cadre d’essais thérapeutiques chez l’adulte.

Qu’en est-il de la recherche sur l’implantation de cellules du pancréas chez l’homme ?

L’implantation de cellules pancréatiques chez l’homme a été effectuée chez un nombre encore limité de personnes, toutes adultes. Un arrêt de l’insuline (plusieurs mois) est fréquemment obtenu. Cependant, cette technique nécessite un nombre important de cellules (souvent 3 pancréas pour un seul receveur) et un traitement immunosuppresseur permanent. Elle reste à l’état de recherche chez l’adulte.

Dans combien de temps la fin du diabète sera acquise ? La thérapie génique peut-elle déjà être considérée comme un espoir sérieux ?

Actuellement, il n’est pas possible de répondre précisément à la question : dans combien de temps ? La thérapie génique est effectivement un espoir sérieux mais encore au stade de la recherche. Ces questions sont une préoccupation constante de l’AJD et vous en trouverez régulièrement les dernières avancées dans le Bulletin d’Information.

Dans un futur … lointain, peut-on espérer que le diabète sera traité par la thérapie génique ?

On peut espérer que la thérapie génique sera un traitement du diabète de type 1, dans un futur lointain.

Est-ce que la nouvelle loi sur les embryons aura de l'influence sur la recherche pour peut-être guérir le diabète ?

Si la nouvelle loi de bioéthique le permet, l’utilisation du tissu embryonnaire humain pourra faire progresser la recherche sur le diabète.

On a l’impression que la recherche médicale sur le diabète avance très lentement. J’aimerais, du fond du cœur, savoir si les chercheurs font vraiment ce qu’ils peuvent pour le diabète, comme pour les autres maladies.

Les efforts et les moyens des chercheurs sont aussi importants pour le diabète que pour les autres maladies. La recherche avance toujours plus lentement qu’on l’espère, mais elle a permis d’améliorer de façon considérable l’état de santé des personnes qui ont un diabète au cours des toutes dernières décennies.