Le diabète de type MODY est une forme particulière de diabète, différent du diabète auto-immun de type 1. Il est en rapport avec une anomalie de la régulation de la sécrétion d’insuline.
C’est une forme rare de diabète (moins de 2% des diabètes sucrés).
Il se manifeste dès l’enfance ou l’adolescence, d’où le nom : Maturity-Onset Diabetes of the Young, ou diabète de type adulte chez le jeune.
C’est un diabète familial, avec une hérédité « autosomique dominante ». Il concerne la moitié des personnes de chaque génération d’une même famille, dans les deux sexes.
Origines génétiques
Le diabète de type MODY a une origine génétique connue.
Ordre chronologique de découverte
Dans 15 à 20 % des familles, les mutations ne sont pas encore identifiées.
Autres anomalies
Outre le diabète sucré, certaines mutations sont associées à d’autres anomalies :
- Mutations du gène HNF-1-a (MODY 3) : anomalie rénale entraînant une glycosurie indépendante de l’hyperglycémie
- Mutations du gène HNF-1-b (MODY 5) : malformations rénales : polykystoses rénales
Mécanismes de l’hyperglycémie
MODY de type 2 : La glucokinase
Quand le glucose entre dans les cellules b des îlots de Langerhans du pancréas, la glucokinase (une enzyme) lie du phosphore au glucose.
Les mutations du gène de la glucokinase entrainent la diminution :
- de l’activité de l’enzyme glucokinase
- de la liaison du phosphore au glucose
- de la transformation (ou métabolisme) du glucose dans la cellule b
- de la production d’énergie (ATP) dans la cellule b
- de la sécrétion d’insuline
La sécrétion d’insuline est diminuée (de moitié environ) pour un niveau donné de la glycémie. En conséquence, la glycémie est réglée à un niveau un peu plus élevé que normalement (1,10 à 1,40 g/l) lorsque l’on est a jeun. Après un repas, la glycémie s’élève plus que normalement parce que la sécrétion d’insuline est toujours « en retard » sur la montée de la glycémie.
Autres types : les facteurs de transcription
Dans les autres formes de diabète MODY, les mutations se situent sur des gènes responsables de la production de protéines, appelées « facteurs de transcription », qui contrôlent d’autres gènes impliqués dans la production d’insuline par la cellule b.
Il y a un déficit de la sécrétion d’insuline, plus sévère que dans les mutations du gène de la glucokinase. Les différences entre les anomalies de la sécrétion d’insuline dues aux mutations de la glucokinase et celles en rapport avec des facteurs de transcription se traduisent par des différences dans les manifestations cliniques.
Manifestations du diabète de type MODY
Dans l’enfance
Il n’y a pas de signes cliniques, mais une élévation modérée de la glycémie à jeun (1,1 à 1,4 g/l) et/ou une « intolérance au glucose ». Il s’agit d’une élévation anormale de la glycémie après un test d’hyperglycémie provoquée orale.
(HGPO = prise d’une forte dose de glucose par la bouche).
L’hyperglycémie est découverte :
- lors d’un dosage fortuit de la glycémie (bilan de santé, intervention chirurgicale …)
- lors d’un dépistage dans une famille dont le diabète de type MODY est connu.
A l’adolescence ou l’âge adulte
L’hyperglycémie peut rester silencieuse très longtemps, voire indéfiniment et être découverte dans les mêmes circonstances que dans l’enfance ;
Elle peut aussi s’aggraver et entraîner l’apparition d’un diabète (soif, besoin d’uriner …), très difficile à distinguer d’un diabète non insulinodépendant, de type 2, en dehors du contexte familial (grande fréquence de diabète, y compris chez des sujets jeunes).
Une aggravation de l’hyperglycémie est à craindre :
- en cas de prise de poids
- au cours de la grossesse
- avec l’âge
Il n’y a jamais d’anticorps anti-cellules d’îlots de Langerhans, caractéristiques du diabète insulino-dépendant auto-immun, de type 1.
Particularités des deux formes génétiques les plus fréquentes
Ces différences montrent l’intérêt de rechercher les mutations des gènes connus dans une famille présentant les caractéristiques d’un diabète de type MODY. En pratique, l’analyse d’un seul sujet affecté peut suffire à identifier les mutations.
Traitement
Le traitement du diabète de type MODY dépend de l’importance de l’hyperglycémie (en rapport avec la cause génétique).
Les indications des médicaments antidiabétiques oraux et de l’insuline ne diffèrent pas de celles du diabète non insulinodépendant de type 2.
La surveillance, en particulier la recherche de micro-angiopathies, doit être aussi rigoureuse que dans n’importe quelle forme de diabète sucré.
Beaucoup de personnes ayant une hyperglycémie par mutation du gène de la glucokinase n’ont pas de traitement médicamenteux.
Cependant, il faut prendre l’habitude d’avoir une bonne hygiène alimentaire, une activité physique régulière et surtout ne pas prendre de poids.
Un suivi régulier doit être établi : poids, glycémie, HbA1c.
L’hyperglycémie peut s’aggraver pendant la grossesse, ce qui justifie une vigilance particulière ; et s’aggrave aussi avec l’âge.