Le diabète peut avoir une incidence plus ou moins importante sur la vie professionnelle. Compte tenu des contraintes du traitement et des risques que peut représenter une hypoglycémie inopinée par exemple, certains métiers sont déconseillés, voir interdits aux personnes qui ont un diabète. Quand on cherche à bâtir un projet professionnel, il est parfois difficile de s’y retrouver entre tous les métiers compatible avec cette maladie.

Pour vous aider, la Fédération Française des Diabétiques (FFD) a édité un “guide du diabète au travail”. Les paragraphes qui suivent sont extraits de ce guide. Pour lire ce document dans son intégralité, rendez-vous sur le lien suivant.

Projet professionnel

Le projet professionnel doit tenir compte du diabète et être préparé parfois dès la 4ème ou 3ème avec les différents intervenants : le jeune et ses parents, les enseignants, le conseiller d’orientation, le médecin scolaire, le médecin du travail ou de qualification professionnelle.

En fin de 3ème, la Commission PREPAM, organisée au sein de l‘inspection académique, peut permettre à un enfant ayant une maladie chronique d’accéder de façon prioritaire à une orientation adaptée.

En cas de situation sociale difficile, de difficultés d’activité hors de l’école, le PRE (programme de réussite éducative), peut être mis en place par la municipalité pour le primaire et le secondaire.

Les études supérieures

Accès impossible aux écoles relevant des armées

Tous comme l’exercice militaire est incompatible avec le diabète, l’accès aux écoles relevant des armées est impossible aux personnes qui ont un diabète. Parmi ces écoles, nous pouvons citer :

  • École spéciale militaire de St Cyr (G2)
  • Service santé des armées (G3)
  • École nationale supérieure des ingénieurs des études et techniques de l’armement (G3)
  • Écoles des commissaires de l’air, de la marine ou de l’armée de terre (G2)
  • École de l’air (G1 ou G2)
  • École navale (G2)

Autres grandes écoles

Pour les autres grandes écoles, ne relevant pas des armées (Écoles des Mines, École nationale des ponts et chaussées, école nationale supérieure (ENS) de l’aéronautique et de l’espace, ENS des techniques avancées, ENS des télécommunications), aucune condition d’aptitude physique n’est exigée pour s’inscrire au concours. Il est toutefois précisé que chaque école se réserve le droit de subordonner l’admission définitive à une visite médicale concluant à des aptitudes physiques suffisantes.

Aéronautique

Licence de pilote privé – avion ou hélicoptère, de pilote de planeur : certificat médical de classe 2.

L’accès aux métiers

Des textes interdisent l’accès à certains métiers aux personnes qui ont un diabète. On peut ainsi catégoriser les métiers de la façon suivante :

  • Les professions justifiant a priori d’une incompatibilité avec le diabète,
  • Les professions qui pourraient être compatibles au cas par cas,
  • Les métiers qui devraient être accessibles à tous.

Bien entendu, cette catégorisation est en dehors des restrictions qui pourraient ne pas être liées au diabète, mais à ses complications.

Les métiers justifiant a priori d’une incompatibilité avec le diabète

  • Personnel navigant technique (aéronautique civile), Contrôleur de la navigation aérienne,
  • Personnel des armées (et écoles militaires), Fonctions de sécurité : réseau ferré national,
  • Sapeur-Pompier

Les métiers qui pourraient être accessibles (à moduler au cas par cas)

Marin, Personnel Navigant Commercial (PNC), Police Nationale, Douanes (branche surveillance), Officiers des Haras Nationaux, métiers nécessitant un permis de conduire.

Les métiers qui devraient être accessibles à tous

Corps des ingénieurs, Ingénieurs des Ponts des Eaux et des Forêts, Ingénieur des Mines, ingénieurs géographes.

En raison des risques professionnels, quel que soit le statut (public, parapublic, privé), il est également préférable d’éviter les métiers dans lesquels les contraintes du diabète ajoutent de la difficulté à l’exercice du métier, et ce, même si le diabète est bien suivi et équilibré :

  • Les métiers conduisant à occuper des postes dits de sécurité, c’est à dire les postes où l’état de santé du salarié peut mettre en danger, soit le salarié lui-même, soit ses collègues, ou nuire à l’exercice de ses fonctions, comme par exemple le travail en hauteur, sur des machines dangereuses, le travail isolé, les postes d’agent de sécurité, les métiers du bâtiment etc.
  • Les métiers nécessitant une très bonne acuité visuelle. Les problèmes de vue sont une des complications diabétiques les plus fréquentes et peuvent compromettre la poursuite de l’activité professionnelle (par exemple, les métiers de l’horlogerie, la mécanique de précision etc.)

L’embauche

Doit-on signaler son diabète à l’employeur ?

Non, le candidat à l’emploi n’est pas tenu d’informer son futur employeur de son état de santé. Aucune loi ne l’y oblige et il ne peut pas être sanctionné à posteriori si son employeur vient à savoir qu’il a une maladie chronique ou un handicap dont il n’a pas fait état à l’embauche. Il est d’autant plus judicieux de ne pas le signaler que l’employeur n’ayant pas à justifier des raisons de son refus d’embauche, le salarié ne pourra pas savoir si c’est en raison de son état de santé qu’il n’a pas été recruté.

Lors de l’embauche, il faut fournir une attestation de carte vitale à l’employeur : celle-ci mentionne l’existence d’une prise en charge à 100 %. Le salarié a la possibilité de demander à sa Caisse Primaire d’Assurance Maladie de lui délivrer une attestation ne portant pas la mention A.L.D (Attestation carte vitale anonymisée). L’absence de cette mention sur la carte vitale permet d’éviter à l’employeur d’avoir connaissance de la pathologie du salarié.

C’est un droit souvent méconnu, prévu par l’article R. 161-33-4 du Code de la Sécurité sociale : il est justifié par la confidentialité des informations médicales. De même, il n’est pas conseillé d’informer ses collègues de son état de santé dans un premier temps. Ensuite, si une relation de confiance s’instaure, il pourra en faire état pour qu’au moins un collègue puisse avoir les bons réflexes en cas d’hypoglycémie.

Doit-on dire au médecin du travail que l’on a un diabète ?

Aucune obligation d’informer la médecine du travail de son diabète n’est prévue par les textes. Cependant, il est la seule personne, dans l’environnement professionnel, habilitée à recevoir des informations médicales : il est donc fortement conseillé de l’informer de son état de santé. Il pourra ainsi pleinement exercer sa mission de prévention.

Il vérifiera donc si l’état de santé de la personne diabétique est compatible avec son emploi ou sinon proposera les aménagements nécessaires.