La situation est navrante et révoltante ! Une médecine à deux vitesses est installée depuis un an pour l’accès aux nouveaux dispositifs permettant une mesure en continu de la glycémie ou une mesure de la glycémie à la demande sans nécessité de prélever une goutte de sang.
Les négociations sur les tarifs de remboursement entre laboratoires et commission économique du ministère de la santé ne sont toujours pas conclues après des mois de transactions et de réunions.
À l’origine de ce retard, inadmissible pour notre association, le souhait du gouvernement, bien compréhensible, de ne pas laisser déraper les coûts des dispositifs médicaux.
Nous repérons cependant plusieurs erreurs dans l’évaluation des enjeux financiers de ces nouveaux dispositifs :
1° Une erreur sur le nombre de personnes concernées : 10 % de ceux qui ont diabète !
Les indications de la Haute Autorité de Santé (HAS) retenues sont les diabètes traités par insuline. Il ne s’agit donc que des personnes qui ont un diabète de type 1 et de celles qui ont un diabète de type 2 traités par insuline.
On parle donc de 300 000 personnes qui ont un besoin impératif de connaître tout au long d’une journée leur glycémie pour ajuster leur traitement, pas de l’ensemble des 3,5 à 4 millions de français qui auraient un diabète !
2° Une sous-estimation grave du coût des méthodes actuelles (glycémies obtenues par ponction de sang au bout du doigt)
Les recommandations de l’HAS, des sociétés savantes et des médecins prescripteurs et les pratiques des patients qui sont confrontés à un diabète traité par insuline sont de 4 à 5 glycémies par jour (soit 5 à 6 bandelettes par jour…).
Il ne s’agit théoriquement que d’un transfert de budget d’une technologie à une autre…
Malheureusement, la base de la pratique référencée par l’assurance maladie sur laquelle la commission économique semble avoir fondé son évaluation est de 2,5 bandelettes par jour : ce serait donc une base ne correspondant pas aux recommandations et ne permettant pas, pour ceux qui ont un traitement par insuline, de se maintenir en sécurité et en bonne santé !
Le coût actuel réel peut être évalué au minimum à 1000 euros par an pas à 650 !
(30 € pour 50 bandelettes, 5 bandelettes par jour sans compter le lecteur et le matériel d’auto piqûre pour obtenir la goutte de sang…).
3° Une rupture technologique pas un simple remplacement de technique !
Les dispositifs proposés apportent beaucoup plus que les systèmes avec prélèvement de sang !
Si nous avons qualifié ces nouveautés de rupture technologique, c’est parce qu’au-delà de l’amélioration fondamentale qui consiste à obtenir une évaluation de la glycémie sans douleur (pour les quelques 2000 évaluations nécessaires par an pour chaque personne !), ils apportent une information infiniment plus riche : la connaissance de l’évolution de la glycémie en continu. Cela est de nature à améliorer considérablement la sécurité et la santé des personnes qui ont un diabète traité par insuline.
L’opportunité d’économies de santé supplémentaires est évidente !
Si on se donne la peine de projeter un peu au-delà des prochaines échéances électorales…
D’abord apportées par le fait d’éviter des hospitalisations liées aux complications aigües (hypoglycémies sévères en particulier).
Ensuite permises par l’aide à l’équilibre, à même d’éviter ou de limiter le risque de complications au long cours, source importante des dépenses de santé liées au diabète.
Oui nos adhérents exigent que ces dispositifs puissent enfin être disponibles sans plus de délai, pour tous ceux qui sont concernés !
Parce qu’ils peuvent transformer la qualité de vie.
Parce qu’ils peuvent augmenter la sécurité et améliorer l’état de santé immédiat et futur.
Parce qu’ils ne coûteraient pas plus cher que les dispositifs actuels tout en apportant une considérable plus-value de santé et de sécurité.
Parce que notre association ne peut accepter le maintien des conditions d’une médecine à deux vitesses.
Docteur Marc de Kerdanet, Président
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