La pompe à insuline

Pour injecter l’insuline, on peut aussi utiliser une pompe à insuline.

Les pompes:

– avec tubulure : avec réservoir d’insuline à remplir ou cartouche pré-remplie, cathéter, tubulure, set d’infusion, dispositif d’insertion, film de protection pour la peau

– patch : Pod et télécommande

– pour les 2 : crème ou patch anesthésiant (EMLA®), désinfectant, compresses.

 

Les cathéters :

La plupart des cathéters sont en téflon, il existe également des cathéters en acier moins souvent utilisés.

Il existe divers modèles de cathéter selon la longueur, l’angle d’insertion (perpendiculaire ou tangentiel):

  • les cathéters perpendiculaires peuvent être posés à l’aide d’un inserteur réutilisable ou d’un système à usage unique (longueur du cathéter : 6 ou 9 mm mais privilégier les 6 mm)
  • les cathéters tangentiels, avec angle d’insertion oblique, peuvent être posés manuellement ou avec un inserteur réutilisable ou avec un système à usage unique (longueur du cathéter : 13 ou 16 mm mais privilégier les 13 mm)

Les cathéters perpendiculaires et tangentiels sont utilisables avec les pompes à tubulures alors que seuls les tangentiels de 9 mm équipent les pompes patch.

La pose d’un cathéter

Choix du cathéter

Le cathéter est adapté à l’âge de l’enfant et à l’épaisseur du tissu sous-cutané.

les cathéters perpendiculaires les plus courts doivent être préférés pour minimiser le risque d’infusion intramusculaire, réduire la douleur et faciliter l’insertion.

Ils sont donc inadaptés pour les enfants petits et les enfants ayant peu de tissu sous-cutanés.

les cathéters tangentiels sont conseillés pour :

  • pour tous les enfants de moins de 6 ans
  • pour les enfants minces ou musclés car plus de risque que le cathéter s’enlève
  • en cas de complication au niveau du site d’infusion (infection, rougeur, obstructions récidivantes

Choix du lieu d’infusion

Les sites d’infusion de l’insuline sont :

  • le ventre :
  • le bras
  • la cuisse
  • le haut de la fesse

Eviter les zones de frottement (ex. ceinture), et pratiquer une rotation des points d’infusion pour éviter les problèmes cutanés (lypodystrophies, infections, etc…)

Ainsi, ne pas reposer un cathéter à moins de 2 cm du point d’infusion précédent (4 cm chez les grands) et ne pas piquer dans une rougeur ou une lipodystrophie.

Lipodystrophies : ne plus piquer dans cette zone pendant quelques semaines.

Rougeur, réactions cutanées : Changer le lieu d’insertion et attendre que la peau redevienne normale pour la réutiliser.

Rougeur au point d’infusion : Désinfecter avec la chlorhéxidine aqueuse (Hibitane ® ou Chlorhéxidine Aqueuse Gilbert ® ou Dosiseptine ® ) ou polyvidone (Bétadine ®)).

La peau devient sensible ou démangeaisons : Chercher si les mêmes réactions sont observées avec d’autres matériels. De la teinture de benjoin ® peut être appliqué avant de mettre le pansement occlusif.

Règles générales

  • Changer le cathéter, le réservoir et la tubulure au moins tous les 2 à 3 jours pour éviter les problèmes cutanés (infections, lipodystrophies…) et les risques d’obstruction du cathéter.
  • Changer le cathéter de préférence avant un bolus : le passage d’une plus grande quantité d’insuline à travers le cathéter permet de vérifier rapidement son bon fonctionnement.
  • Eviter de changer le cathéter avant d’aller se coucher, sauf en cas d’urgence : cathéter arraché, hyperglycémie avec cétose.
  • Toujours contrôler la glycémie 2 heures après la pose du cathéter.
  • Changer le site de perfusion au moindre signe anormal : rougeur, gêne, douleur, hyperglycémie avec cétose.
  • En cas de déconnexion, ne pas se déconnecter plus de 2 heures car au-delà, le manque d’insuline entraîne l’apparition de cétone, vérifier l’absence d’air dans la tubulure lors de la reconnexion. Contrôler la glycémie (sauf en cas de déconnexion brève : douche …) à la reconnexion (si nécessaire, faire un bolus de correction, selon les prescriptions du médecin).

Techniques de pose

Préparation
  1. Laisser un flacon d’insuline à température ambiante pour le changement de cathéter (programmé ou en cas d’urgence). Sinon, sortir l’insuline du réfrigérateur au minimum 6 heures avant son utilisation, afin d’éviter la formation de bulles d’air dans le réservoir lors du réchauffement de l’insuline. Ne pas garder un flacon entamé plus d’un mois.
  2. Poser de l’EMLA ® sur la peau 1h à 1h30 avant, selon la sensibilité de la peau, parfois 2h pour les peaux mates.
  3. Nettoyer la surface où va être posé le matériel.
  4. Se laver les mains à l’eau et au savon.
  5. Retirer le cathéter sous-cutané et désinfecter la peau avec un antiseptique (biseptine®, chlorhexidine aqueuse ®, alcool 70° …) ; vérifier l’état cutané (rougeur ?) ; vérifier l’aspect du cathéter (coudé ?).
Installation
  1. Remplir le réservoir d’insuline puis l’insérer dans la pompe en respectant la procédure spécifique à chaque pompe.
  2. Purger la tubulure.
  3. Désinfecter la peau avec l’antiseptique et attendre une minute que la peau sèche.
  4. Détacher la partie supérieure de l’adhésif.
  5. Piquer l’aiguille à travers la peau dans le tissu sous- cutané.
  6. Bien enfoncer l’aiguille à son maximum.
  7. Retirer le mandrin ; l’éliminer dans le container à aiguilles.
  8. Bien connecter la tubulure au cathéter (on entend un « clic »), sinon risque de fuites et/ou d’infection.
  9. Coller la partie adhésive.
  10. Faire une boucle de sécurité avec deux tours (jeune enfant).
  11. Fixer la boucle avec du Stéristrip large.
  12. Ne pas surajouter de pansement sur le cathéter : risque de comprimer le cathéter.
  13. Purge ou amorce du cathéter : le nombre d’unités est fonction de la longueur du cathéter (0,3 à 0,7 U, voir la notice d’utilisation). En cas d’hypoglycémie fréquente après la pose du cathéter, la purge peut être réduite jusqu’à 0,1 U chez les petits enfants.

Quand le cathéter doit être déconnecté (bain, ou autre), utiliser la protection du cathéter qui se trouve dans la boite (à conserver au propre). Protéger également l’extrémité de la tubulure déconnectée, par exemple dans des compresses stériles.

Pour éviter les bulles dans le réservoir et la tubulure

C’est important d’éviter les bulles car l’apport d’insuline est interrompu : c’est de l’air qui passe dans le tissu sous-cutané. Chez les enfants, surtout les plus jeunes les débits sont faibles. Par conséquent, l’interruption peut être longue, avec un risque d’hyperglycémie et de cétose. En revanche, les micro-bulles (pétillement) n’ont pas d’influence sur la délivrance d’insuline.

Les changements de température, les secousses répétées de la pompe favorisent la formation de bulles. Toujours vérifier l’absence de bulles après sauts, toboggan, etc…

Pour éviter la formation de bulles :

  • Conserver le flacon entamé à température ambiante : si l’insuline est froide, des bulles se forment lors du réchauffement.
  • Lors du prélèvement de l’insuline dans le flacon : ne pas injecter l’air dans le liquide (cela provoque la formation de mousse et donc de bulles), mais dans la partie vide du flacon.
  • Remplir le réservoir lentement (incliner le réservoir pour que l’insuline coule le long des parois du réservoir).
  • Bien évacuer l’air du réservoir.
  • Remplir l’extrémité (cône) de la tubulure avant de la connecter au réservoir.
  • Purger à l’aide de la fonction « purge cathéter » jusqu’à ce que l’insuline perle au bout de la tubulure ++, en tenant la pompe droite. Image : position verticale de la pompe.
  • Adapter la tubulure au cathéter sans attendre.

S’il y a des bulles :

  1. Déconnecter la tubulure du cathéter.
  2. Purger réservoir et tubulure jusqu’à ce que toutes les bulles aient disparu.
  3. Reconnecter la tubulure au cathéter.
  4. Si les bulles persistent : changer réservoir et tubulure.