Certains capteurs de glucose sous-cutanés peuvent être couplés à une pompe à insuline.

Cela permet des nouvelles fonctionnalités :

  • arrêt avant hypoglycémie : la diffusion d’insuline s’arrête quand la glycémie est proche d’atteindre le seuil d’hypoglycémie
  • arrêt hyperglycémie : la diffusion d’insuline s’arrête quand la glycémie est au-dessus d’un seuil d’hyperglycémie

Quand ces deux fonctionnalités sont associées, on parle de système automatisé d’administration de l’insuline ou boucle semi-fermée ou boucle fermée hybride.

La boucle fermée (pas encore disponible) ne nécessitera plus de saisir les repas et les activités physique.

Les capteurs de glucose sous-cutanés couplés à la pompe à insuline : de quoi parle t’on ?

  • C’est un capteur inséré sous la peau, dans le tissu sous-cutané qui mesure 24h/24 et enregistre le taux de glucose circulant sous la peau, dans le liquide interstitiel.
  • Il est connecté à une pompe à insuline qui délivre l’insuline en fonction des données enregistrées.
  • Les informations du capteur sont transmises à la pompe par bluetooth ou par radiofréquence et affichées sur l’écran de la pompe.
  • L’objectif de ce couplage est de limiter la fréquence et l’importance des hypoglycémies.

 

Quel matériel ?

Ces systèmes sont composés de :

 

  • un capteur de glucose sous-cutané
  • une pompe à insuline
  • un algorithme qui transmet des ordres à la pompe à insuline selon les données du taux de glucose du capteur.

 

 

Comment ça fonctionne ?

La mesure continue du glucose (CGM) est la mesure en permanence de la concentration de glucose dans le tissu sous la peau (sous-cutané) :

  • C’est la mesure du taux de glucose interstitiel (taux de glucose contenu dans le liquide entre les cellules) qui est un reflet de la glycémie au bout du doigt (glycémie capillaire ou taux de glucose dans le sang) avec un décalage dans le temps.
  • La moyenne de ces mesures est enregistrée toutes les 5 minutes par un récepteur.

 

Différence entre glycémie capillaire et glucose interstitiel :

  • La valeur affichée par le système n’est pas toujours identique à la glycémie au bout du doigt.
  • Les variations de la concentration de glucose sous la peau sont décalées dans le temps (en retard) par rapport aux variations de la glycémie, le temps que le glucose diffuse du sang vers le liquide interstitiel.
  • La différence sera plus importante quand la glycémie augmente ou diminue rapidement (hypoglycémie, repas, resucrage…).
Les capteurs de glucose en pratique

La pose du capteur

  • Au préalable :

-Poser un patch anesthésiant si nécessaire.

-Désinfecter et laisser sécher.

-Nettoyer le transmetteur lors des changements de capteur avec une compresse humide.

  • Où le poser ?

-À distance du cathéter de la pompe à insuline (au moins 7,5 cm).

-Les fabricants de capteur recommandent des sites de pose spécifiques qu’il faut respecter.

  • Comment le poser ?

 

1-Insérer le capteur à l’aide d’un inserteur (transmis avec les capteurs).

 

-Le mandrin (aiguille d’insertion) doit être retiré très délicatement pour ne pas endommager le capteur. Dans certains cas, le retrait du mandrin se fait automatiquement après la pose.

 

-Il est recommandé de suivre les recommandations du fabricant et de l’équipe soignante.

 

2- Fixer le transmetteur au capteur.

Lors de la pose, il peut y avoir du sang, il est important de surveiller les résultats et ne pas hésiter à pratiquer une glycémie capillaire.

En cas de données discordantes entre le taux du capteur et la glycémie capillaire, il est recommandé de changer le capteur.

 

Vie quotidienne avec un capteur de glucose

  • Le transmetteur ne se jette pas :

-Durée de vie variable selon le matériel (3 mois à 1 an).

-Certains transmetteurs se rechargent (durée de vie la plus longue) : nécessité de le charger lors de chaque changement de capteur.

  • Le capteur et le transmetteur couplés sont étanches : il est nécessaire que le transmetteur soit bien inséré dans le capteur.
  • Pour les voyages en avion :

-Un certificat médical est nécessaire.

-Les capteurs ne doivent pas être en soute.

-Les systèmes ne doivent pas passer dans les appareils à détection à rayon X, en raison du risque de dysfonctionnement ultérieur.

  • Pour les IRM, les scanners : enlever le capteur.
  • Un adhésif pour recouvrir les capteurs peut fausser les résultats d’enregistrement.
  • Le port d’un capteur n’interdit pas la pratique du sport.

-Il permet de faciliter la pratique par un meilleur contrôle des glycémies pendant et après l’activité.

-En cas de déconnexion et d’éloignement de la pompe, de plus de 6 mètres (par exemple une pompe laissée dans les vestiaires de la piscine) :

-Mettre la pompe en mode silencieux ou désactiver l’alarme perte de signal, pour éviter de faire sonner l’alarme.

-Les données sont stockées dans le transmetteur et seront transférées à la pompe lors du rapprochement des 2 éléments.

  • Protection cutanée :

-Hydrater la peau régulièrement : utiliser des crèmes hydratantes en dehors du moment de la pose du capteur ou du cathéter.

-En cas d’irritation, il est possible d’utiliser des produits protecteurs qui forment un film barrière sur la peau.

-En cas d’allergie, vous pouvez protéger la peau avec un pansement. Ceci est à discuter avec l’équipe soignante.

Système d’arrêt avant hypoglycémie

Cette fonction est disponible sur certains types de pompe couplée à un capteur de glucose interstitiel.

Elle permet d’anticiper la survenue d’une hypoglycémie.

  • Le seuil de glycémie basse à ne pas atteindre est programmé. Sur certains modèles de pompe ce seuil peut être modifié.
  • Quand le capteur détecte que la glycémie est en train de baisser et que le seuil de glycémie basse pourrait être atteint dans les 20 minutes qui suivent, la pompe est capable d’arrêter transitoirement l’administration d’insuline (le débit basal).
  • Puis quand il détecte la remontée de la glycémie et sa stabilité, la pompe redémarre automatiquement l’administration d’insuline (arrêt maximal de 2h).

 

Pour que le système soit efficace, la valeur seuil programmée est à 70 mg/dl.

 

  • Cette valeur peut être différente (selon les modèles de pompe, programmation par le médecin) en fonction du moment de la journée ou de la nuit.
  • Il ne faut pas que cette valeur soit trop haute. Dans ce cas, la pompe pourrait stopper trop tôt le débit de base ce qui entrainerait une hyperglycémie.
  • Le système fonctionne très bien ! Il faut lui faire confiance et ne pas re-sucrer l’enfant quand la pompe s’est arrêtée avant l’hypoglycémie.
  • Il est préférable de ne pas mettre d’alarmes qui préviennent de l’arrêt d’administration et de la reprise d’administration d’insuline. Celles-ci peuvent être anxiogènes.

 

La calibration

À ce jour, certains systèmes nécessitent une calibration pour corréler la valeur du glucose interstitiel à la glycémie capillaire.

Pour cela, il est nécessaire de réaliser une glycémie capillaire 2 à 3 fois par jour, à intervalles réguliers, et de l’enregistrer dans la pompe.

Cette calibration est essentielle ! Elle assure la fiabilité des mesures de glucose affichées.

Attention, pour ces systèmes : il n’y a pas de bon enregistrement sans bonne calibration.

Quand faire une glycémie de calibration :

-Dans les heures qui suivent la pose du capteur, pour que l’enregistrement débute.

-2 à 3 fois par jour, à intervalles réguliers.

-Faire trop de calibrations peut aussi fausser l’enregistrement.

-Cette glycémie de calibration doit être réalisée à un moment où la glycémie est stable (pas de flèche de tendance haute ou basse sur le capteur).

Système de boucle fermée hybride

Que veut dire un système d’insulinothérapie automatisée en boucle fermée ?

  • Un système d’insulinothérapie automatisée en boucle fermée permet à la pompe à insuline d’ajuster en temps réel la délivrance de l’insuline en fonction du taux de glucose interstitiel mesuré par un capteur de glucose placé sous la peau.
  • Cet ajustement se fait à distance des repas par la modulation du débit de base et/ou l’ajout de micro-bolus automatiques.
  • Cependant, il y a toujours une inertie entre la mesure du taux de glucose par le capteur et l’arrivée de l’insuline au niveau des organes à partir du lieu d’injection du cathéter de la pompe.

 

Comment cela fonctionne ?

  • Un algorithme (programme mathématique complexe) analyse les variations récentes du taux de glucose et de la dose d’insuline injectée. Cette analyse constante permet de modifier l’apport d’insuline afin de maintenir le taux de glucose au plus proche d’une valeur « cible » fixée par l’équipe médicale en accord avec le patient.
  • L’algorithme s’efforce en permanence de rapprocher la glycémie de cette valeur « cible » tout en évitant l’hypoglycémie.

 

Pourquoi boucle fermée hybride (ou boucle semi-fermée) ?

  • Les systèmes d’insulinothérapie automatisée actuels ne sont pas autonomes. Ils ne fonctionnent donc pas en boucle fermée vraie mais de façon semi-fermée (on parle de boucle fermée hybride).
  • En effet, l’algorithme ne choisit pas seul la dose d’insuline à administrer pour les repas ou lors de l’activité physique : le patient doit déclarer dans la pompe la quantité de glucides qu’il va ingérer et l’activité physique qu’il va effectuer.
  • Il est donc indispensable pour le patient (et sa famille) de collaborer activement avec le nsystème au moment des repas ou en cas d’activité physique.

 

Selon les systèmes, il y a deux possibilités de communication.

Soit cette communication entre la pompe à insuline et le capteur est directe. L’algorithme est dans la pompe.Soit cette communication passe par une interface externe supplémentaire qui contient l’algorithme.

 

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