Comment faire la surveillance ?

La concentration de glucose

Normalement, le pancréas mesure la glycémie en permanence pour délivrer une quantité d’insuline adaptée aux besoins. La personne qui a un diabète doit surveiller sa glycémie plusieurs fois par jour, pour adapter ses doses d’insuline.

 

La glycémie capillaire

La glycémie se mesure avec précision sur une goutte de sang prélevée au bout du doigt. On apprend cette mesure à l’hôpital pour la faire ensuite soi-même à la maison.

 

La mesure en continu du glucose

On peut utiliser :

– le système flash monitoring (lecteur Frrestyle Libre, FSL) : on obtient le taux de glucose en scannant le capteur avec le lecteur

– le système CGM (Guardian, Dexcom) : on lit en continu le taux de glucose sur la pompe à insuline ou le récepteur du capteur.

Le système FreeStyle Libre FSL

C’est un moyen de mesurer et de collecter les données de glucose, grâce à un scan du lecteur sur un capteur.  Un capteur jetable de petite taille est porté 14 jours à l’arrière de la partie supérieure du bras (5 grammes).

Le capteur mesure le taux de glucose dans le liquide interstitiel (sous la peau).

Le capteur enregistre et stocke l’ensemble des données mesurées jusqu’à une durée maximale de 8 heures.

Pour obtenir le taux de glucose, il faut faire passer le lecteur au-dessus du capteur (= scanner).

 

Le système CGM

Il permet de suivre en permanence la concentration de glucose dans le tissu sous la peau.

Il est souvent prescrit par le médecin selon des indications précises : HbA1C supérieur à 8%

Pour en savoir plus : se référer au dossier AJD « La mesure en continu du glucose »

La glycosurie : mesure du glucose dans les urines

L’examen d’urine est utile car la présence de glucose dans l’urine, la glycosurie, dépend du niveau de glucose dans le sang. L’urine est fabriquée en permanence par les reins qui débarrassent le sang de ses déchets. Normalement le glucose ne passe pas dans l’urine; ce n’est pas un déchet. Le glucose déborde dans l’urine lorsque la glycémie est supérieure à 1,80g/l.

Chez la personne qui a un diabète, la glycémie varie, et selon le moment, il y a ou il n’y a pas de glucose dans l’urine. L’urine va des reins dans la vessie, où elle s’accumule pendant plusieurs heures. On vide cette poche en urinant. L’urine que l’on analyse contient du glucose si la glycémie a dépassé 1,80 g/l depuis la dernière fois que l’on a uriné. En même temps, dans les urines, on recherche la cétonurie.

La mesure directe de la glycémie est précise, mais elle donne seulement une valeur au moment de l’analyse, alors que la glycémie est variable d’un moment à l’autre. La glycosurie n’est qu’une image indirecte de la glycémie, mais elle permet la surveillance d’une période de plusieurs heures.

La glycémie et la glycosurie donnent des informations différentes mais complémentaires. Chaque jour, il faut aussi faire attention aux signes que l’on peut ressentir quand la glycémie est soit trop basse (hypoglycémie), soit beaucoup trop haute (hyperglycémie).

Les résultats des analyses (glycémie, glycosurie, cétonémie et cétonurie) et les signes d’hyperglycémie ou d’hypoglycémie doivent absolument être notés dans le carnet de traitement, au jour le jour, pour adapter les doses d’insuline.

Les analyses

Quand faire les analyses ?

On mesure la glycémie de façon régulière

  • au réveil
  • avant le déjeuner
  • avant le dîner
  • au coucher

Et si nécessaire :

  • vers 10 heures et dans l’après-midi
  • en cas de maladie ou signes d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie
  • avant les activités physiques / sorties

Si la glycémie est supérieure à 2,5 g/l, on recherche l’acétone (risque d’acidocétose) dans les urines (cétonurie), ou dans le sang (cétonémie).

Dans tous le cas, on note les résultats des analyses dans le carnet de traitement.

 

Quel matériel utiliser ?

Pour mesurer la glycémie, on se pique sur le côté du doigt, ou à la base du pouce avec certains lecteurs, avec une lancette montée sur un auto-piqueur. On met en contact avec la goutte de sang la bandelette du lecteur de glycémie, qui affiche le résultat en quelques secondes.

La précision de la glycémie est satisfaisante avec tous les lecteurs : un certain écart (environ 10%) est possible entre deux lecteurs pour un même prélèvement, ou entre le lecteur et le laboratoire ou encore entre deux prélèvements faits avec le même lecteur à quelques minutes d’intervalle.

La mesure reste précise à condition d’entretenir le lecteur, selon les recommandations du mode d’emploi.

Recommandations pour une mesure correcte de la glycémie :

  1. Si besoin, on vérifie que le numéro de code affiché sur l’écran correspond à celui figurant sur le flacon des bandelettes.
  2. On utilise une nouvelle lancette à chaque mesure de la glycémie.
  3. On se lave les mains à l’eau et au savon et on les essuie très soigneusement; on n’utilise pas l’alcool.

Attention, avant usage, vérifier la date de péremption des bandelettes. Sortir les bandelettes au dernier moment. Bien fermer les flacons après usage. Garder les bandelettes à l’abri de la chaleur et de l’humidité. Certaines bandelettes ne peuvent pas être conservées au réfrigérateur.

La mesure de la cétonurie

Les corps cétoniques se mesurent à l’aide d’une bandelette urinaire spéciale pour rechercher le sucre et l’acétone.

Sur l’étiquette, les valeurs de la glycosurie sont indiquées en gramme pour 100 millilitre (%).

La correspondance avec les valeurs en croix (de + à ++++) ou en gramme par litre est la suivante :

Comment faire les analyses ?

  1. Les analyses de sang et d’urine sont des gestes simples, qui prennent peu de temps.
  2. On prépare le matériel nécessaire pour les analyses, le carnet de traitement et un crayon.
  3. On commence par l’analyse d’urine.
  4. On prend une bandelette urinaire et on ferme bien le flacon.
  5. On urine sur la totalité de la zone réactive de la bandelette.
  6. Chez les petits enfants, l’urine est recueillie dans un récipient propre rincé à l’eau, et la bandelette est trempée dans l’urine. Chez les nourrissons, l’urine est recueillie sur un morceau de coton placé dans la couche ; le coton est pressé sur la bandelette.
  7. On attend 2 minutes avant de lire les résultats.
  8. On secoue doucement la bandelette pour éliminer l’excès d’urine.
  9. Et on prépare l’analyse de sang.
  10. On se lave les mains à l’eau chaude et au savon.
  11. On s’essuie les mains.
  12. On utilise les bandelettes de cétonémie adaptées au lecteur et on l’insère dans le lecteur. Le lecteur se met en marche automatiquement.
  13. On se pique sur le côté du doigt avec l’auto-piqueur.
  14. On appuie sur le doigt pour avoir une belle goutte de sang.
  15. On met en contact avec la goutte de sang la bandelette, en couvrant toute la surface réactive. Le test démarre automatiquement dès que le sang est détecté ( résultats en 10 secondes). Si le test ne démarre pas, il faut appliquer une seconde goutte sur la zone dans les 30 secondes qui suivent.
  16. On jette la lancette dans un récipient réservé à cet usage.
  17. On lit les résultats de l’analyse d’urine. Pour cela, on compare avec la couleur des carrés de la bandelette correspondant aux corps cétoniques avec la légende des couleurs sur la boîte pour évaluer la présence ou non de corps cétoniques et l’intensité.
  18. On lit la valeur de la glycémie affichée par le lecteur. ( cétonémie < 0,5 mmol/l : négatif. Cétonémie > 0,5 mmol/L : hyperglycémie avec cétose. Cétonémie > 3 mmol/L : urgence médicale).
  19. On note les résultats dans le carnet de traitement.

Le carnet de traitement

C’est très important ! C’est notre mémoire. On écrit tout ce qui est nécessaire pour adapter les doses d’insuline, dans l’ordre chronologique.

(Pour recevoir un carnet de traitement, adhérer à l’AJD)

Comment remplir le carnet de traitement :

Noter la dose d’insuline respectivement injectée :
– le matin (1),
– avant le déjeuner (3),
– avant le goûter (5),
– avant le dîner (7),
– avant le coucher (7).
Noter l’insuline rapide à gauche et l’insuline lente à droite.

Noter le résultat de la glycémie ou du taux de glucose et la flèche de tendance, analyser les résultats :
– du déjeuner (2),
– du goûter (4),
– du dîner (6),
– du coucher (8),
– du réveil, le lendemain matin (10).

Noter les résultats de la nuit

Pour le traitement par pompe à insuline :

Débits de base :

– Ligne du haut : horaires des différents débits de base.
– Ligne du bas : débits de base en unité/heure.

Bolus :

– Les bolus sont écrits dans les colonnes réservées aux insulines rapides (R).

Observations, noter les évènements particuliers :
– hypoglycémies, traitement,
– repas exceptionnel, goûter, fête,
– sport ou activité physique,
– maladie,
– changement de rythme (vacances).