L’hyperglycémie, c’est une glycémie trop haute, c’est à dire au-dessus des objectifs glycémiques.
Si l’hyperglycémie n’est pas corrigée, elle peut évoluer vers une cétose, puis une acidocétose.
Il est donc important d’apprendre à :

 

-reconnaitre les signes,

 

-savoir quand il faut mesurer la cétonémie,

 

-corriger l’hyperglycémie sans cétose,

 

-traiter l’hyperglycémie avec cétose,

 

-repérer leur cause pour les éviter.

Les objectifs glycémiques

Il est important de bien connaitre les objectifs glycémiques (ou cibles glycémiques).

Une glycémie est dans la cible quand elle est comprise entre 70 et 180 mg/dl.

Avant un repas

Après un repas

La cible est entre 70 et 120 mg/dl La cible est inférieure à 180 mg/dl

 

Qu’est-ce que l’hyperglycémie et ses signes ?

  • On définit l’hyperglycémie lorsque la glycémie est supérieure à 180 mg/dl.
  • Au-delà de ce seuil, le glucose passe dans les urines (glycosurie).

Les signes d’hyperglycémie sont :

-un besoin fréquent d’uriner avec levers la nuit et/ou énurésie secondaire (« pipi au lit » alors que l’enfant avait acquis la propreté),

-une soif importante.

 

Que faire en cas d’hyperglycémie ?

  • Si la glycémie est entre 180 et 250 mg/dl : laisser boire l’enfant, rechercher la cause, corriger la glycémie selon le moment de la journée (cf les détails dans le texte suivant)
  • Si la glycémie est supérieure à 250 mg/dl : rechercher les corps cétoniques.

 

Comment rechercher les corps cétoniques ?

  • La recherche de corps cétoniques se fait sur une goutte de sang prélevée au bout du doigt avec un lecteur spécifique. C’est la cétonémie.
  • Il y a cétose si la valeur est supérieure à 0,5 mmol/L.

Il n’est plus recommandé de rechercher ces corps cétoniques dans les urines car leur présence dans les urines est tardive et durable.

Les bandelettes de dosage de la cétonémie sont remboursées pour les enfants.

Pour plus d’info, voir la page « Surveillance ».

L’hyperglycémie sans cétose

L’hyperglycémie sans cétose est une hyperglycémie entre 180 et 250 mg/dl ou une hyperglycémie supérieure à 250 mg/dl sans corps cétonique (cétonémie ≤ 0,5 mmol/L).

Les étapes pour la corriger :

  • Laisser boire l’enfant pour son confort.
  • Rechercher une cause de l’hyperglycémie.
  • Corriger l’hyperglycémie avec un intervalle d’au moins 2 heures entre 2 injections :

-lors des repas (petit-déjeuner, déjeuner, goûter, ou dîner),

-ou à distance des repas et en particulier au coucher.

  • Ajouter une dose supplémentaire d’insuline (= dose de correction) :

 

-Utiliser le protocole spécifique de correction de dose de l’enfant établi avec le diabétologue (tableau de correction personnalisé ou facteur de sensibilité à l’insuline).

-Si traitement par pompe : il est possible d’utiliser l’assistant bolus qui proposera une dose de correction.

-En l’absence de protocole personnalisé : le tableau ci-dessous donne des valeurs indicatives.

  • Adapter les doses d’insuline les jours suivants :

-En l’absence de cause évidente d’hyperglycémie : si l’hyperglycémie persiste pendant 2 à 3 jours, augmenter, le 3ème ou 4ème jour, la dose de l’insuline agissant à ce moment de la journée.

-Si une cause d’hyperglycémie est mise en évidence (fièvre) et est susceptible de se répéter, augmenter plus rapidement la dose d’insuline.

 

Tableau de dose de correction en cas d’hyperglycémie sans cétose

 

 

L’hyperglycémie avec cétose

La présence d’une cétose conjointement à une hyperglycémie (= cétonémie > 0,5 mmol/L) est le témoin d’un déficit profond d’insuline.

C’est une situation à risque de s’aggraver. Il faut rapidement faire un supplément d’insuline.

 

Quels sont les signes d’alerte de la cétose ?

  • Douleurs abdominales, nausées
  • Haleine « cétonique » (pomme verte), sensation d’acidité en bouche,
  • Dans certains cas, il n’y a pas ou très peu de signes cliniques.

Dans tous les cas, qu’il y ait des signes ou qu’il n’y en ait pas :

Il faut agir rapidement pour éviter que l’hyperglycémie avec cétose n’évolue vers l’acidocétose.

 

Quels sont les signes d’acidocétose ?

L’acidocétose est une complication grave de l’hyperglycémie avec cétose.

C’est un processus d’aggravation progressif avec :

  • douleurs abdominales, vomissements,
  • respiration rapide, gêne respiratoire,
  • somnolence, fatigue intense, troubles de la conscience, coma.

C’est grave !

L’apparition d’un de ces signes nécessite une hospitalisation d’urgence.

 

Traitement de l’hyperglycémie avec cétose

Il faut :

1-corriger la cétose

2-Ne pas modifier la dose d’insuline lente

3-Faire un contrôle du taux de glucose et de la cétonémie 2 heures plus tard

 

Comment corriger la cétose ?

  • Elle se fait par un ajout d’insuline rapide au stylo (même si on a une pompe à insuline car c’est peut-être un problème de cathéter).
  • Cette dose de correction se calcule de deux façons :

-de préférence en fonction de la dose totale quotidienne d’insuline : 10% de la dose totale,

-si la dose totale quotidienne d’insuline n’est pas connue, elle peut se calculer en fonction du poids de l’enfant : 10% du poids.

  • Cette dose de correction en cas de cétose doit être faite sans attendre.
  • Si c’est l’heure d’un repas, il faut ajouter cette dose de correction à la dose d’insuline rapide prévue pour le repas.

→Lors de la correction de la cétose, on ne rajoute pas la correction de l’hyperglycémie.

→Si on a une pompe à insuline : on change le réservoir, la tubulure et le cathéter.

Exemple de calcul

 

Pour calculer 10% (soit 1/10ème) de la dose totale de la journée :

-additionner toutes les doses d’insuline rapide (R) et d’insuline lente (L) reçues en 1 journée : par exemple 5 R le matin + 4 R le midi + 3 R au goûter + 6 R le soir + 12 L = 30 UI

-puis diviser par 10 la valeur obtenue : 30/10 = 3UI = 1/10ème de la dose totale journalière.

 

La dose de correction de la cétose, dans cet exemple, est donc de 3 unités.

-Si c’est l’heure d’un repas, l’ajouter à la dose prévue pour le repas.

-S’il n’y a pas de repas, injecter cette dose d’insuline sans attendre.

 

Les situations à risque d’hyperglycémie

Il est important d’apprendre à repérer les situations à risque d’hyperglycémie.

Quel que soit le traitement (pompe ou injection au stylo), les situations suivantes sont à risque d’hyperglycémie :

  • Maladies infectieuses : fièvre, gastro-entérite, infections…
  • Traitement contenant de la cortisone.
  • Situations de stress : urgences chirurgicales, traumatisme, …
  • Cause alimentaire : erreur de comptage de glucides, repas riche en lipides, grignotage sans administration d’insuline.
  • Oubli d’injection d’insuline ou erreur d’adaptation des doses.
  • Problème technique : stylo défectueux, cartouche fêlée, aiguilles bouchées, insuline périmée, insuline exposée à des températures extrêmes.
  • Changement d’habitudes ou de rythmes de vie sans adaptation des doses d’insuline.
  • Activité physique prévue non réalisée.

 

Pour le traitement par pompe à insuline, d’autres situations peuvent être à risque :

  • Problème technique : cathéter bouché ou coudé, tubulure non ou mal connectée, dysfonctionnement de la pompe, pile usagée / batterie déchargée.
  • Arrêt prolongé du débit basal, pompe non reconnectée.
  • Réservoir vide.
  • Bulle d’air dans la tubulure.
Attention : dans ces cas-là, l’évolution vers la cétose peut être rapide en l’absence d’intervention.

 

Il faut aussi apprendre à repérer les situations à risque de cétose.

  • Hyperglycémie prolongée.
  • Manque d’insuline de façon prolongée.
  • Oubli d’injection d’insuline lente.

 

Retrouver les protocoles illustrés, la foire aux questions et un quiz en commandant le dossier « Hyperglycémie ».

Hyperglycémie

Corps cétoniques

Cétonémie

Cétonurie

Cétose

Acidocétose

Glycosurie

Taux de glucose dans le sang (glycémie) supérieur à 180 mg/dl.

Produits qui viennent de la transformation des graisses pour leur utilisation comme source d’énergie dans l’organisme : acide bêtahydroxybutyrate, acide acéto-acétique.

On les retrouve en excès dans tous les liquides de l’organisme, en cas de déficit profond d’insuline.

Le terme ‘corps cétoniques’ remplace maintenant le mot ‘acétone’ qui a longtemps été utilisé à tort.

Taux de corps cétoniques dans le sang que l’on peut mesurer à l’aide d’un lecteur spécifique, en analysant une goutte de sang prélevée au bout du doigt.

On la mesure quand la glycémie est supérieure à 250 mg/dl.

Taux de corps cétoniques dans les urines que l’on peut mesurer à l’aide d’une bandelette urinaire.

Aujourd’hui, on n’utilise que très rarement cette technique de mesure qui a été remplacée par la mesure de la cétonémie (dans une goutte de sang).

État qui définit la présence de corps cétoniques en excès dans l’organisme :

-causée par le manque d’insuline quand la glycémie est très élevée : c’est l’hyperglycémie avec cétose,

-causée par l’apport insuffisant de glucides : c’est la cétose de jeûne.

Situation grave au cours de laquelle la production de corps cétoniques est très importante, ce qui acidifie le sang.

Elle fait suite à l’hyperglycémie avec cétose non corrigée par l’apport d’insuline.

Taux de glucose dans les urines que l’on peut mesurer à l’aide d’une bandelette urinaire.

Mesure qui est de moins en moins pratiquée.